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samedi, juillet 5, 2025
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Marc Ravalomanana : Divorce imminent avec le régime Rajaonarimampianina

A entendre Marc Ravalomanana samedi dernier, il n’y a plus aucune raison pour lui de continuer à soutenir le régime de Hery Rajaonarimampianina.
A entendre Marc Ravalomanana samedi dernier, il n’y a plus aucune raison pour lui de continuer à soutenir le régime de Hery Rajaonarimampianina.

L’ancien président a annoncé son divorce imminent avec le régime de Hery Rajaonarimampianina,72 heures avant l’ouverture du Sommet USA-Afrique à Washington DC.

Toute chose a sa fin. C’est en ces termes que l’ancien président a dénoncé, samedi au Magro à l’adresse de ses partisans, l’«hypocrisie » et l’«incompétence » des dirigeants actuels. «7 mois sont passés, le pays est plongé dans un gouffre, contrairement à ce qu’on l’espérait. », a-t-il martelé. Avant d’enfoncer le clou : « Durant ces 7 mois, il n’y a eu qu’hypocrisie. La confiance mutuelle  était absente. Les réalités sont loin de répondre aux attentes et aux aspirations du peuple malgache. D’après l’Onu, Madagascar se trouve au 155e rang mondial. Seuls les pays décimés par la guerre comme la Palestine sont derrière nous. A Madagascar, il n’y a pas de guerre. C’est l’incompétence des dirigeants qui est à l’origine de cette situation honteuse.»

Priorités. Marc Ravalomanana de rappeler : « Durant les campagnes électorales, les dirigeants actuels ont prôné comme priorités  le retour des exilés politiques et la réconciliation. Qu’en est-il actuellement ? Le président de la République, le premier ministre et les ministres ont déclaré que leur priorité, ce sont les 22 millions de Malgaches et non une personne. Est-ce vraiment la réalité aujourd’hui? Demandez aux Malgaches s’ils se sentent vraiment concernés par vos préoccupations ? » Revenant à l’incompétence des dirigeants, l’exilé d’Afrique du Sud de déplorer : « Le projet de loi de Finances rectificative n’a pas été élaboré à temps. Il y a un retard flagrant dans la nomination des responsables au niveau des différentes Institutions. Pire, on ne connaît pas encore le programme du régime en place. »

Passeport. Parlant de passeport qui attend jusqu’à présent de signature au ministère des Affaires Etrangères. Marc Ravalomanana de mettre en garde : « Ne nous obligez pas à faire quelque chose que nous ne devrions pas faire. Cela coûterait cher au pays, car les conséquences de nos actes pourraient encore plonger Madagascar dans une situation encore plus grave. Concrétisez  ce qui a été convenu. Si vous êtes vraiment un homme de parole, prenez vos responsabilités. Je suis en droit d’avoir mon passeport alors que vous vous y opposez par peur de mon retour. Aujourd’hui, je déclare à l’endroit de ceux qui veulent m’entendre que j’aurai mon passeport.» A propos des affirmations selon lesquelles c’est la justice sud-africaine qui le retient en Afrique du Sud sur l’affaire du 7 février, l’ancien président de révéler : « Mon avocat Brian Currin s’est renseigné auprès de la justice sud-africaine sur cette affaire. On a appris qu’aucune des accusations dirigées contre moi sur cette affaire du 7 février n’est fondée. Je vous dis qu’on ne peut pas effacer la vérité.» Marc Ravalomananana n’a pas manqué de réitérer qu’il est prêt à son retour au pays à être jugé par un tribunal compétent.

Etats-Unis et SADC. Marc Ravalomanana a rappelé ses deux rencontres avec le Chargé d’Affaires des Etats-Unis à Madagascar. Au cours de ces deux rencontres et d’après ses dires, l’ancien président a demandé la levée des sanctions contre Madagascar et la participation du président de la République Hery Rajaonarimampianina au Sommet USA-Afrique. « J’ai accepté de soutenir sans condition le régime en place malgré le fait qu’il n’y a qu’un seul représentant de la Mouvance Ravalomanana au sein du gouvernement. J’ai accepté pour la restauration de  la stabilité politique.», a-t-il souligné. Avant de déclarer : « Hier (NDLR : vendredi dernier), j’ai écrit au gouvernement des Etats-Unis. Dans la lettre, j’ai décrit les réalités à Madagascar. La semaine prochaine (NDLR : cette semaine), je m’entretiendrai aux dirigeants de la SADC pour dénoncer ce que les dirigeants sont en train de faire subir au peuple malgache. »

Délai de grâce. Bref, le délai de grâce que l’ancien président a accordé au président Hery Rajaonarimampianina a expiré. Sans l’avoir annoncé expressément ce samedi, Marc Ravalomanana se prépare à retirer son soutien au régime en place. Marc Ravalomanana et sa Mouvance se préparent à retirer du gouvernement leur seul représentant. Les questions qui se posent sont les suivantes : Quel serait l’impact de cette décision sur le régime de Hery Rajaonarimampianina ? Le régime a-t-il vraiment besoin de ces 20 députés de la Mouvance de l’ancien président pour pouvoir gouverner ? En tout cas, on savait dès le début que Marc Ravalomanana, malgré sa déclaration de soutien au régime du HVM, ne sera autorisé à rentrer au pays que si le président Hery Rajaonarimampianina est sûr de pouvoir terminer son mandat.

Plus de droit à l’erreur. Marc Ravalomanana est le premier responsable de sa débâcle d’aujourd’hui. Il a suivi les mauvais conseils de ses proches collaborateurs en ayant accepté de présenter la deuxième candidature de son épouse après le rejet par la CES de la première. Et ce, au lieu d’aligner une autre personnalité capable de rassembler et de gagner la bataille électorale face au poulain d’Andry Rajoelina de l’époque. Quoi qu’il en soit, une autre vraie bataille ne fait que commencer pour lui. C’est la bataille pour son retour au pays. Cette bataille sera à mener contre un régime qu’il a soutenu, mais qui bloquait son passeport diplomatique pour empêcher ce retour. La question qui se pose est la suivante : Marc Ravalomanana comptera-t-il sur l’opportuniste des premières heures Razoarimihaja Solofonantenaina pour gagner cette bataille?  Le fondateur du TIM n’a plus droit à l’erreur. Il n’a le choix que de rassembler ses éléments, ceux du passé et d’aujourd’hui, en évitant toute exclusion. Marc Ravalomanana ne devrait plus être à la merci de certains des dirigeants de sa mouvance qui lui nourrissent de faux espoir depuis son départ en exil forcé en 2009.

Recueillis par RAJAOFERA Eugène

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