
Le président national du TIM a déclaré hier ne pas être préalablement au courant de l’absence des députés de son parti au défilé militaire de Mahamasina.
« Ce n’est maintenant que je connais qu’ils (députés TIM) ne sont pas là ». C’est en ces termes que Marc Ravalomanana, président national du TIM, a répondu à la question d’un journaliste sur l’absence des députés de son parti hier à Mahamasina. La réponse de l’ancien président inquiète encore une fois les observateurs politiques. En fait, il n’y a que deux hypothèses qui peuvent expliquer ce qui s’est passé hier à Mahamasina. La première hypothèse est que Marc Ravalomanana qui était présent hier à Mahamasina avec son fils Tojo Ravalomanana, a été pris de court par les députés de son parti. Dans ce cas, il n’est plus écouté par les élus de la formation qu’il préside. On peut donc dire que Marc Ravalomanana est lâché par ses élus. La deuxième hypothèse est que l’ancien président fait double jeu. D’un côté, pour conforter sa situation personnelle et juridique, il prône l’apaisement et la stabilité politique pour permettre au président Hery Rajaonarimampianina de travailler, de l’autre, il laisse ses députés continuer d’asséner des coups au régime en place. Pour bon nombre d’observateurs, la deuxième hypothèse est plus probable étant donné qu’il est difficile de croire que les députés TIM osent prendre une décision politique sans l’aval de leur chef.
Concessions. A rappeler qu’au moment où les élus TIM votaient la motion de déchéance du président de la République avec les députés d’autres groupes parlementaires, Marc Ravalomanana a déclaré qu’il n’était pas derrière cette motion de déchéance. Déclaration qui n’a pas été à l’abri des commentaires de ceux qui n’y ont pas cru tout simplement. En tout cas, il n’y a pas que les 6 députés TIM d’Antananarivo qui étaient absents hier au défilé militaire de Mahamasina. Les députés Mapar de la Capitale ont également brillé par leur absence. Par contre, de nombreux députés HVM étaient aperçus hier à Mahamasina. D’après le président de l’Assemblée nationale, les députés ont rejoint leur circonscription respective pour y fêter avec leurs électeurs le 55e anniversaire de l’Indépendance. Visiblement, le malaise semble persister entre le président de la République Hery Rajaonarimampianina et les députés qui ont voté la motion de déchéance. Les deux camps ne seraient pas prêts à faire des concessions.
Nouvel acte anticonstitutionnel. Si les députés, après leur échec cuisant devant la HCC, auraient comme dernier recours une motion de censure pour déstabiliser le régime en place, le président de la République peut les neutraliser par la dissolution de l’Assemblée nationale qui peut être décrétée à tout moment. D’après nos sources, Ambohitsorohitra serait en train de pousser les élus frondeurs à agir dans ce sens pour justifier son éventuelle décision de dissolution. Bref, la rencontre entre le président de la République et les députés frondeurs qui se regroupent actuellement au sein de la « Nouvelle Majorité Parlementaire » risque de ne pas avoir lieu. Après sa rencontre avec le président de l’Assemblée nationale, le président de la République Hery Rajaonarimampianina aurait décidé de suspendre ses contacts avec les députés sous peine d’être accusé d’un nouvel acte anticonstitutionnel.
R. Eugène