
Certains hauts dirigeants du pays seraient réticents sur les mesures judiciaires à prendre contre l’ancien président toujours « détenu » à Antsiranana.
20 jours après sa « détention préventive » à l’Amirauté d’Antsiranana, l’enquête de l’ancien président Marc Ravalomanana n’a pas encore commencé. Etant déjà sur place depuis trois jours, ses avocats, Me Hasina Andriamahadison et Me Désiré Randrianarivelo, ne font que du tourisme faute d’audition de l’ancien chef de l’Etat sur son retour « forcé » à Madagascar. D’après les propos des députés de la mouvance Ravalomanana qui se sont réunis hier à Tsimbazaza, les juges d’instruction en charge du dossier refusent d’auditionner l’ex-exilé d’Afrique du Sud pour incompétence. Une source proche du régime a par ailleurs permis de savoir que des hauts dirigeants du pays seraient divisés sur le sort à réserver à Marc Ravalomanana. Certains soutiendraient que l’ancien président de la République ne devrait pas être jugé, tandis que d’autres rouleraient pour son emprisonnement. De l’autre côté, la communauté internationale accentue sa pression sur la nécessité de la tenue de la réconciliation nationale. Pour pouvoir y parvenir, une source digne de foi indique que contrairement à l’annonce faite par l’ambassadeur Gert Grobler, le gouvernement sud-africain aurait abandonné le projet d’enquête judiciaire sur le départ mystérieux de Marc Ravalomanana de son pays d’exil.
Négociations en haut lieu. Par ailleurs, le chef de délégation de la Mouvance Ravalomanana et ministre de l’Agriculture Rolland Ravatomanga a déclaré hier qu’il continue de jouer le rôle de médiateur entre le président Hery Rajaonarimampianina et Marc Ravalomanana. A entendre ses explications, des négociations sont en cours sur le cas de ce dernier. Reste à savoir si ces négociations qui expliqueraient l’absence du procès de l’ancien président vont aboutir à un compromis qui sera le début d’une réconciliation nationale. Visiblement, la famille de Marc Ravalomanana observe le silence en attendant le résultat de ces négociations. Au Magro Behoririka, leur lieu de rassemblement quotidien, les partisans de l’ancien chef de l’Etat évitent tout propos provocateur. En tout cas, ce qu’on attend des négociations en cours, c’est que l’Aviation Civile de Madagascar (ACM) retire sa plainte au nom de l’apaisement politique. Pour certains analystes, l’affaire Ravalomanana est une affaire politique, donc il faut trouver une solution politique et non une solution judiciaire.
R. Eugène