L’ancien chef de l’Etat bascule dans l’opposition, mais le ministre Rolland Ravatomanga reste dans le gouvernement.
C’est définitif. L’ancien chef de l’Etat a annoncé officiellement samedi dernier au Magro Behoririka sa rupture avec le régime qu’il a reconnu après l’élection présidentielle de décembre 2013. « Ça suffit. », a-t-il réitéré. Dans son intervention téléphonique depuis Pretoria, Marc Ravalomanana était revenu sur la fameuse « Ni…Ni… » aux dernières présidentielles. « Nous avons accepté le « Ni…Ni… » pour l’intérêt supérieur de la Nation. Aujourd’hui, je suis malheureux de vous dire que cette formule n’a pas favorisé la stabilité politique tant souhaitée à l’époque par la communauté internationale. », a-t-il déploré. L’exilé d’Afrique du Sud a fait part de la déception des Malgaches avec les problèmes sociaux qu’ils rencontrent comme le délestage ; et celle de la Communauté internationale sur le non-respect des paroles données. D’après ses propos, l’ancien président de la République poursuit ses consultations en Afrique du Sud auprès des représentants des organisations internationales et des pays étrangers contribuant au développement de Madagascar.
Imminente explosion. Jusqu’ici, Marc Ravalomanana se contente de l’annonce de son divorce avec le régime de Hery Rajaonarimampianina. Il a déclaré le retrait de son soutien, mais l’exilé d’Afrique du Sud ne dit rien sur les mesures qui seraient prises par sa mouvance. Or, on attend de Marc Ravalomanana les consignes sur la position que devraient adopter les représentants de sa mouvance au sein des Institutions de la Quatrième République. Au Magro Behoririka, on réclame déjà la démission de Rolland Ravatomanga de son poste de chef de délégation de la mouvance Ravalomanana. Par contre, personne n’ose pour le moment demander publiquement le départ du gouvernement de ce ministre de l’Agriculture. De même pour Me Hanitra Razafimanantsoa et Guy Rivo Randrianarisoa, respectivement vice-présidente et Questeur III de l’Assemblée nationale. Chose curieuse, ces trois personnalités de la mouvance de l’ancien président se taisent face aux interrogations légitimes de l’opinion publique. En tout cas, Marc Ravalomanana ne voudrait pas donner des ordres précis pour atténuer l’imminente explosion de sa famille politique.
R. Eugène
