L’éventuelle consigne de l’ancien président sur le boycott des Institutions en place risque de ne pas être suivie par certains dirigeants de sa mouvance.
Les « déclarations de guerre » faites samedi dernier par l’ancien président Marc Ravalomanana à l’endroit du régime en place ont été froidement accueillies par certains dirigeants de sa mouvance. Une réunion d’urgence a été programmée hier au Bel Air, mais ladite réunion n’a pas eu lieu étant donné que des personnalités membres de la mouvance de l’ancien président sont absentes du territoire national, pour ne citer que Guy Rivo Randrianarisoa qui se trouve en ce moment au Maroc. Même si rien n’est encore officiel, les bruits de coulisse laissent croire que le ministre Roland Ravatomanga (Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural), Me Hanitra Razafimanantsoa (Vice-présidente de l’Assemblée nationale) et Guy Rivo Randrianarisoa (Questeur III de l’Assemblée nationale) ainsi que la majorité des députés élus sous la bannière de la « Mouvance Ravalomanana » ne se plieraient pas aux éventuelles consignes de l’exilé d’Afrique du Sud sur la démission des Institutions de la Quatrième République.
Chef de délégation. A l’allure où vont les choses, Marc Ravalomanana serait obligé de procéder à l’assainissement de la direction de sa mouvance. Le chef de délégation Rolland Ravatomanga serait remplacé dans les jours qui viennent. A ce propos, l’effervescence est au rendez-vous depuis quelques jours au Bel’Air. Des noms circulent déjà : Manandafy Rakotonirina, Pierrot Botozaza, Lanto Randrianantoandro, Guy Rivo Randrianarisoa… Une frange de la mouvance qui contestait les actuels dirigeants s’active dans ce sens. Cette frange de la mouvance de l’ancien président n’a pas eu de cesse de dénoncer le silence du chef de délégation Roland Ravatomanga sur le blocage du passeport de son patron politique au ministère des Affaires Etrangères. Des réunions se multiplient ces derniers jours dans la discrétion totale comme si Marc Ravalomanana avait déjà donné ses consignes sur la nécessité d’opérer des changements dans son camp. De l’autre côté, les partisans des actuels dirigeants ne restent pas les bras croisés. Pour eux, Marc Ravalomanana se croit toujours être au pouvoir en imposant comme un président de la République.
Compétence. D’après nos sources, Marc Ravalomanana n’a pas consulté les dirigeants de sa mouvance avant de faire ses déclarations de samedi. L’énième clash au sein de la mouvance Ravalomanana risque d’affaiblir encore une fois cette entité politique qui est déjà minée par une guerre de leadership sans précédent. Du côté du pouvoir, les déclarations de la ministre de la Justice Noëline Ramanantenasoa sont maintenues. Lors d’une conférence de presse qu’il a tenue à l’aéroport d’Ivato à son retour de New York, le président Hery Rajaonarimampianina n’a rien démenti sur les propos de ce membre du gouvernement quant au retour au pays de l’ancien président. Reste à savoir si en cas de divorce entre l’exilé d’Afrique du Sud et le régime en place, le ministre Roland Ravatomanga qui représente la mouvance Ravalomanana au sein du gouvernement de Kolo Roger serait reconduit après un éventuel remaniement. En tout cas, la question n’est pas encore là. D’ailleurs, le président Hery Rajaonarimampianina n’a pas encore dit son dernier mot. A partir du moment où Roland Ravatomanga a été nommé ministre, il est jugé sur sa compétence et non sur son appartenance politique.
R. Eugène
