
Le général Florens Rakotomahanina est le premier responsable à dire officiellement et publiquement que l’ancien président fait l’objet d’une assignation à résidence fixe, même s’il est plutôt mobile.
Le chef de file de l’EMMOReg de préciser que ladite résidence est celle de l’ancien président à Faravohitra. On est alors en droit – au propre comme au figuré – de se demander quelle était la situation de l’intéressé à l’Amirauté à Antsiranana où une procédure judiciaire était déjà enclenchée. Et ce, sans qu’aucun juge n’ait ordonné une quelconque mesure à l’encontre de l’ancien exilé d’Afrique du Sud dont les présumés complices ont été pourtant placés sous mandat de dépôt avant d’être libérés par la suite. Comment expliquer également le fait que Marc Ravalomanana ait été, samedi dernier, conduit manu militari d’Antsirabe à Andranomanelatra et non pas illico presto à Faravohitra.
VDB. Les propos du général Florens ont au moins le mérite de lever le flou sur la situation de Marc Ravalomanana qui est ainsi sous le coup de l’ordonnance n°60-063 du 23 juillet 1963 relative à l’assignation à résidence fixe. Celui qui avait importé des vaches laitières du temps où il était aux affaires, est presque traité comme un VDB (voleur de bœufs) interdit de séjour dans les limites d’un ou plusieurs districts ou de telle région ou province. Une mesure de police qui relève du pouvoir réglementaire du ministre de l’Intérieur (ordonnance 62-001 du 10 juillet 1962), quand bien même le général Florens Rakotomahanina ne l’aurait pas dit expressément lors de sa conférence de presse d’avant-hier.
Actions subversives. En tout cas, par son assignation à résidence fixe, l’ancien chef d’Etat est considéré comme « une personne convaincue d’actions subversives » (article 4 de l’ordonnance de 1963), alors que selon les explications officielles, les mesures prises à son endroit le sont pour sa propre sécurité. De toute façon, l’ordonnance du 23 juillet 1963 s’inspire de l’ordonnance française du 2 novembre 1945 relative à l’assignation à résidence des étrangers en situation irrégulière. Dans le cas d’espèce, Marc Ravalomanana n’est ni un étranger ni un clandestin dans son propre pays, malgré les conditions de son retour plus ou moins rocambolesque. Il n’est pas non plus un apatride dangereux pour l’ordre public qu’on ne peut expulser vers aucun pays et qu’on est obligé d’assigner à résidence fixe. Une mesure administrative dont la durée peut être indéfinie. En principe, elle est levée lorsque la personne ne constitue plus un danger. Est-ce à dire que Marc Ravalomanana l’est toujours pour le pouvoir en place ? Qui plus est, dans la perspective des communales où l’aura du fondateur de Tiko pourrait faire tache d’huile. Ceci expliquant peut-être cela.
R. O