
Le 11e Forum du secteur privé africain se déroule depuis hier, au Centre de Conférences International à Ivato.
Plus de 450 acteurs du secteur privé et des investisseurs des cinq régions du continent africain ainsi que des investisseurs provenant de la Chine, de la Turquie, des Etats-Unis et bien d’autres régions y participent activement. L’objectif de ce Forum du secteur privé africain dans son 11e édition vise à développer des partenariats et des échanges entre les espaces africains, francophones et du grand Sud tout en mobilisant le secteur privé du continent. La capitalisation des bonnes pratiques dans la région n’est pas en reste, dans le cadre de cet événement qui va durer jusqu’au vendredi. En fait, les entreprises africaines sont la clé de la transformation économique du continent. « Et la Zone de Libre Echange Continentale (ZLEC) qui vient d’être lancée, constitue de grandes opportunités pour le secteur privé en termes de production agricole, de développement industriel et de services ainsi que de développement des infrastructures », a évoqué le Pr Victor Harison, le Commissaire aux Affaires Economiques de la Commission de l’Union africaine, lors de l’ouverture de ce Forum hier.
Marché de proximité. En effet, « il s’agit d’un marché de 1,2 milliard de consommateurs. Les importations alimentaires de l’Afrique Subsaharienne sont estimées à 48,7 milliards de dollars américains cette année. Il faut ainsi entamer la transformation productive afin de tirer profit de cette ZLEC. Les matières premières doivent être également transformées localement. L’Afrique ne contribue que 1,6% de la valeur manufacturière mondiale. C’est insignifiant », a-t-il soulevé. Il faut savoir également que l’Afrique a enregistré une croissance annuelle de 4,6% de son PIB (Produit Intérieur Brut) entre 2000 et 2018. Et la demande intérieure compte plus de 69%. « On a besoin que les Africains arrivent à nourrir, vêtir et loger les Africains. Tous les secteurs comme le tourisme, les mines et les infrastructures constituent des opportunités. Le secteur privé africain devra ainsi faire des engagements à l’issue de ce Forum. En effet, on constate qu’il faut passer par un autre continent pour pouvoir commercer d’un pays africain à un autre. Cependant, l’Afrique est un marché de proximité que l’on doit exploiter. Dans les autres continents, Madagascar ne sera pas compétitif à cause de son éloignement », a exprimé le Premier ministre, Ntsay Christian, lors de l’ouverture de ce 11e Forum du Secteur privé africain.
Coups de pouce de l’Etat. De son côté, le président du FIVMPAMA (Groupement du patronat malgache), Andrianavalomanana Razafiarison, a fait remarquer qu’il faut des coups de pouce de la part de l’Etat afin que le secteur privé malgache puisse tirer des avantages de la ZLEC. « Il s’agit notamment de la facilitation de l’importation des équipements et matériels, de l’accès au financement et de l’accès au foncier pour pouvoir assurer la transformation productive. La participation à ce Forum constitue déjà une opportunité pour les membres du groupement en quête de débouchés », selon ses dires. Le récent rapport publié par la Commission de l’Union africaine révèle également que le secteur privé africain a besoin de la mise en place par les pouvoirs publics des conditions plus favorables pour qu’il puisse prospérer. Notons que 20 membres du FIVMPAMA participent à ce Forum. Il y a ceux qui détiennent des stands pour exposer les produits « Vita Malagasy ». D’autres exportent déjà des engrais biologiques et des huiles essentielles au Kenya et en Afrique du Sud. En fait, une cinquantaine de stands d’exposition des produits malgaches et des autres pays africains, sont érigés dans le cadre de cet événement.
Navalona R.