L’endroit aurait été vendu à une compagnie pétrolière pour devenir une future station-service. Une situation qui fait beaucoup de mécontents, en refusant catégoriquement de quitter les lieux.
« Nous n’allons pas partir d’ici. Nous refusons qu’on nous expulse de notre propre territoire», affirment les occupants du marché Bagdad Isotry dans la bannière qu’ils brandissent sur l’entrée dudit marché. Leur manière à eux d’exprimer leur refus total de céder à toute pression les obligeant à quitter les lieux dans les plus brefs délais. « Au plus tard vers la mi-mars », selon les explications. En effet, ils sont plus de 500 stands (marchands de légumes, de friperies, de chaussures, etc.) qui devront quitter cet endroit, puisque celui-ci aurait été vendu à une grande compagnie pétrolière afin que cette dernière puisse y bâtir une station-service. Or, historiquement, selon les dires, cette place aurait été transformée en marché depuis 2002, par la CUA. Et en 2011, des améliorations y ont été apportées, obligeant ainsi tous les occupants à devenir réglementaires (patentes, badges, tickets,…). Cependant, depuis le mois d’octobre 2013, des rumeurs auraient commencé à circuler affirmant que ledit terrain aurait été vendu à cette compagnie pétrolière, mettant ainsi ses occupants dans un total embarras.
Recensement bidon. Et selon toujours les explications, jusqu’à maintenant, nul n’est en mesure de savoir la vraie position du premier responsable dudit marché, et celle de certains membres de son équipe. Certains les pointent même du doigt d’avoir été « achetés avec le terrain », « vu que leur position sur l’affaire reste vraiment floue ». « Le président du marché semble ne pas être de notre côté après les gestes qu’il a faits récemment en nous faisant parapher un recensement bidon. Comme nous sommes déjà sur nos gardes, on a su que ce recensement, une fois parafé, allait servir de preuve tangible pour confirmer que nous avons accepté la demande de nous faire quitter les lieux. Du coup, nous ne l’avions pas signé car nous ne sommes pas dupes », affirment ces marchands. D’après les explications, quelques délégués dudit marché qui auraient pris conscience de ce qui arrive à ces commerçants et auraient tenté de consulter des responsables auprès de la municipalité. «Le terrain est bel et bien privatisé », auraient-ils eu comme réponse. Devant ce fait, les concernés ont fait appel à des associations privées défenseurs des droits de l’homme et des consommateurs, à savoir le HAFARI ou « Hery sy Andry ho Fiarovana an’Antananarivo-Renivohitra » et une autre qui affirme être un défenseur des droits des consommateurs. Ainsi, ces derniers entendent faire tout leur possible pour que le terrain ne soit pas enlevé aux marchands. Ceux-ci envisagent même de porter l’affaire devant la justice si la situation ne s’améliore pas en leur faveur.
Aucune mesure d’accompagnement. Et le pire, selon ces commerçants Bagdadiens, « c’est que nul ne sait où aller après avoir quitté cet endroit ». « Quand on était à l’extérieur, l’on nous a obligé à entrer dans cette place. Et une fois que nous sommes bien installés, l’on nous oblige encore à quitter les lieux. De plus, l’on ne sait même pas où nous pourrons aller après », se désolent-ils. Du coup, d’après les défenseurs des droits humains et ceux des consommateurs, aucune mesure d’accompagnement n’aurait été prise après, avec cette décision. En somme, ces derniers d’insister sur le fait que des lois sur la protection des consommateurs doivent être instaurées, vu que Madagascar a ratifié les principes directeurs des Nations Unies en 1965 et en 1999.
Arnaud R.