Les commerçants du « Tanimalalaka » semblent être déterminés à ne pas quitter les lieux malgré la confirmation de leur expulsion. Ils ont manifesté dans l’enceinte pendant une journée entière.
Et hop, tout le monde s’est mis en noir et blanc, un geste de solidarité. Ce « tout le monde », est effectivement les marchands de Bagdad 67ha, qui ont manifesté contre leur expulsion de cet endroit très prochainement. Ainsi, ils ont cessé leurs activités de tous les jours pour se mettre en grève dans l’enceinte du marché, après avoir fait une petite descente dans les rues avoisinantes. «Ne ruinez pas 500 marchands pour l’intérêt d’une seule personne», selon une des banderoles qu’ils ont brandies. Ainsi, ils ont sifflé, hurlé dans l’enceinte, en effectuant des mouvements d’ensemble, rien que pour transmettre le message de refus de quitter les lieux. Et tout ce spectacle s’est passé sous les yeux des forces de l’ordre qui étaient aussitôt arrivées sur les lieux. Environ cinq de leurs véhicules tout terrain, tous remplis d’éléments armés ont assisté aux manifs, prêts à intervenir en cas de débordement. Pourtant, après leur arrivée, les grévistes ont su rester sagement dans l’enceinte du marché.
Rien contre la CUA. Malgré le fait qu’ils aient effectué une grève, les marchands de Bagdad 67ha ont pourtant affirmé qu’ils n’ont rien contre la CUA. « Nous ne combattons pas contre la municipalité. Au contraire, on lui doit tout en sachant qu’elle ne cesse de chercher des solutions pour nous», affirme Rondro Hanitriniaina, une des délégués dudit marché. Cependant, selon leurs dires, nul n’est encore en mesure de connaître l’endroit où aller si l’expulsion venait réellement à avoir lieu. « Vu qu’il n’y a plus de place pour nous aux 67 ha, hormis cet endroit, nous ne savons pas du tout ni où aller, ni ce que nous allons devenir après», regrettent-ils. Mais en attendant, ils soulignent que « depuis le début, Bagdad a été fait pour devenir la propriété de ses actuels occupants. Et il le restera toujours». Ainsi, ils affirment ne jamais vouloir quitter les lieux même si l’on leur trouverait un nouvel endroit.
Message au Président. «Une fois que le Président de la République saura ce qui nous arrive, nous espérons réellement obtenir une réponse satisfaisante de sa part, étant donné qu’il veille à l’intérêt de tout le monde, mais non pas à celui d’une seule personne », dixit ces commerçants. Et ces derniers affirment vouloir organiser une rencontre avec le nouveau Président, au cas où le message ne passerait pas. Avant de dire que jusqu’ici, il n’y a encore eu aucune négociation avec celui qui veut le terrain. A titre de rappel, cette place de Bagdad 67 ha, étant une propriété privée, mais qui était devenue un marché public, aurait été vendue à une compagnie pétrolière, pour que cette dernière en fasse une station d’essence. Ce qui obligerait donc aux actuels occupants à quitter les lieux au plus tard vers mi-mars. Jusqu’ici, nous ne sommes pas en mesure d’avoir l’avis du vendeur car selon les sources, celui-ci refuserait de parler aux journalistes.
Arnaud R.