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samedi, juillet 5, 2025
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Marché de l’emploi : La défaillance de l’Etat, compensée par les réseaux socioéconomiques

L’institution d’appui efficace n’existe pas sur le marché du travail à Madagascar, selon Dr Rado Ratobisaona, qui a présenté des indicateurs inquiétants dans son mémoire de thèse, soutenu vendredi dernier à l’Université d’Antananarivo. 

L’individualisme règne dans le processus de recrutement, ainsi que de la recherche d’emploi. Cependant, des organisations spontanées sont constatées sur le marché, surtout du côté des travailleurs, pour combler le manque causé par la défaillance de l’Etat. C’est ce qu’a affirmé le docteur économiste Rado Ratobisaona, lors de la soutenance de sa thèse intitulée « Essai sur la dynamique des réseaux socioéconomiques face à l’imperfection du marché du travail d’Antananarivo », qui lui permis d’obtenir le grade de doctorat avec mention très honorable et félicitations du jury. « Nous avons étudié 6 états d’occupation sur le marché du travail à Antananarivo. Chacun d’eux indique des spécificités », a affirmé Dr Rado Ratobisaona. D’après ses explications, l’état 1, qui représente le travailleur rural, n’est pas accessible par les autres états. « Une fois arrivé en zone urbaine, un migrant estime que n’importe quelle situation lui convient mieux qu’en zone rurale. Un individu qui vit en zone rurale choisit d’y rester avec une mince probabilité de 33%. Cet indicateur baisse encore à 18% pour un individu appartenant à un réseau social, et de 52% pour les autres. Et pourtant, la probabilité que ce migrant décroche immédiatement un emploi comme activité principale est de 13,12% », a-t-il expliqué.

Stabilités. L’état 2 présenté par Dr Rado Ratobisaona est le chômeur urbain. « Celui-ci peut rester chômeur avec 52% de chances. Avec l’appui d’un réseau social, cette probabilité est à 43% pour ceux qui disposent d’un réseau socioéconomique, et à 85% pour les autres », a-t-il noté. L’état 3 indique l’individu ayant une activité principale dans le secteur formel. Pour un migrant ayant réussi à accéder à cet état, la probabilité qu’il y reste est assez élevée (66,52%). Encore une fois, l’accès à un réseau social influe sur cet indicateur. Sans ce réseau, le migrant dans l’état 3, à 17,33% de chances de sortir de cet état et finir au chômage. Pour l’état 4, il s’agit de ceux ayant une activité secondaire dans le secteur formel. Cet état est le plus stable, car l’individu a 76% de chances d’y rester. « En considérant cette situation comme point de départ, un individu qui exerce une activité secondaire dans le secteur informel constitue la tendance sur le marché du travail. Très convoité, le revenu moyen d’un individu exerçant une activité secondaire dans le secteur informel s’élève à 833 238 ariary dans toutes les catégories socioprofessionnelles. Pour un individu en quête d’emploi, il faut attendre 14 mois pour se trouver dans cet état, en se basant sur le taux d’arrivée d’offre d’emploi qui est évalué à 0.07 emploi par mois », a expliqué le Dr Rado. L’état 5, qui représente l’individu ayant une activité principale dans le secteur informel, est peu attrayant, car l’individu y est instable. Pour ceux dans cet état 5, la probabilité d’y rester est de 49%, selon l’étude menée par Dr Rado. Pour l’état 6, où l’individu dispose d’une activité secondaire dans l’informel, la probabilité d’y rester est de 69,08%. En bref, avoir une activité principale et une activité secondaire procure plus de stabilité. Si les réseaux socioéconomiques influent beaucoup sur la situation des travailleurs, c’est parce que l’Etat n’offre pas encore d’appui efficace, d’après les résultats de l’étude. Certes, la promotion des emplois décents reste un grand défi pour Madagascar, qui a ratifié des conventions dans ce domaine.

Antsa R.

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