
L’externalisation offshore gagne du terrain sur le marché de l’emploi. La main-d’œuvre africaine devrait être fortement convoitée, selon la Banque Africaine de Développement (BAD), qui concocte la mise en œuvre d’un Plan d’action sur la période 2022-2025.
Une consultation en visioconférence a été organisée par la BAD, afin de recueillir des avis sur la mise en œuvre de son Plan d’action sur les compétences pour l’employabilité et la productivité en Afrique. Des ministres, des représentants de l’Union africaine, des fonctionnaires et des universitaires ont participé aux sessions de consultation, qui se sont tenues les 12 et 13 avril derniers. Selon les promoteurs du Plan, celui-ci vise à créer 25 millions d’emplois et doter 50 millions de jeunes compétences pertinentes. À noter que les emplois créés par l’externalisation offshore se comptent déjà en plusieurs milliers à Madagascar. Pour l’institution financière africaine, l’amélioration des compétences devrait permettre d’accroître davantage le nombre d’emplois créés. À travers ces consultations, les pays représentés seront mieux outillés pour entériner le plan d’action de la BAD. Ces consultations permettront également de recueillir des contributions sur la manière dont le plan peut soutenir l’investissement dans l’enseignement supérieur, les sciences et les technologies, ainsi que dans l’enseignement et la formation techniques et professionnels (EFTP). « Il s’agit d’une nouvelle étape dans le partenariat entre la BAD et ses pays membres régionaux, qui vise à doter la main-d’œuvre africaine de compétences recherchées sur le marché de l’emploi. La jeunesse africaine a le potentiel pour devenir la plus grande ressource mondiale de main-d’œuvre productive et innovante, si elle est dotée de compétences de qualité et pertinentes », a déclaré Beth Dunford, vice-présidente de la BAD chargée de l’Agriculture, du Développement humain et social.
Compétences. Pour les pays développés, l’externalisation de certains services permet de réduire considérablement les coûts. D’après les entreprises implantées à Madagascar et qui se spécialisent dans ce domaine d’activité, les potentialités restent encore très larges et les seules limites actuelles concernent les capacités et la qualité de la main-d’œuvre. Pour la BAD, le Plan d’action intervient à un moment critique où il y a ce grand besoin de renforcer les capacités scientifiques et technologiques, en vue d’une société plus productive et innovante. « Le plan d’action était conforme aux aspirations de mon pays en matière d’éducation et de développement des compétences. Nous profiterons pleinement des investissements et de l’attention que la BAD souhaite apporter à l’enseignement supérieur et à l’enseignement technique et professionnel », a affirmé la ministre de l’Éducation du Malawi, Agnes Nyalonje, qui figurait parmi les participants aux sessions de consultation. D’autres pays, comme le Rwanda, placent le développement du capital humain en tête de leur programme de développement, l’enseignement technique et professionnel étant considéré comme une priorité absolue. Selon la BAD, le financement public de l’enseignement et professionnel et de l’enseignement supérieur sur le continent n’a pas suivi le rythme de la demande. Les déficits en matière d’infrastructures, comme le manque de salles de classe, de bibliothèques et de laboratoires, ont un impact négatif sur l’accès, la qualité et l’équité dans le secteur. Il est temps d’apporter des changements.
Antsa R.