
La forte croissance de la production mondiale de voitures électriques devient une opportunité pour les pays producteurs de nickel comme Madagascar et l’Afrique du Sud.
La loi de finances 2022 table notamment sur une croissance du secteur secondaire qui devrait être de 8,5% en 2022. L’industrie extractive marquée notamment par un retour en force de la production de nickel joue un rôle dans cette croissance.
Bonne perspective
En effet, après une chute de 56,8% en 2020, en raison de la pandémie de Covid-19, l’industrie extractive a rebondi en 2021 grâce à la reprise des exportations minières, notamment celles d’Ambatovy. Par ailleurs, la loi de finances 2022 indique que « les engagements internationaux en faveur de la transition énergétique (notamment ceux des grands constructeurs automobiles qui projettent de produire majoritairement, voire uniquement des véhicules électriques à l’horizon 2030 ) devraient booster les investissements pour l’exploitation de minerais entrants comme le graphite et le cobalt (nécessaires pour la fabrication des batteries des voitures électriques). En 2022, les exploitations de graphite Vatomina et Sahamamy devraient produire 30 000 tonnes et celle de Molo, avec une réserve estimée à 145 millions de tonnes, produirait 17 000 tonnes. L’industrie extractive devrait alors connaître une croissance de 19% en 2022 ». Cette bonne perspective est corroborée sur le plan international sur lequel le cours du nickel affiche également une tendance à la hausse. Ce métal rare a en effet commencé l’année 2022 avec une réelle embellie. Le cours du nickel a battu des records, début janvier sur le London Metal Exchange (LME). « À son plus haut taux vendredi, la tonne de nickel s’échangeait à 22 935 dollars, un prix que le « métal du diable » n’avait plus atteint depuis août 2011. Le nickel a atteint son plus haut niveau en plus d’une décennie » lit-on notamment dans un article publié dans Libération.
Essentiels
En somme, la tendance mondiale en faveur des voitures électriques impacte positivement la relance de la filière nickel et partant de l’économie nationale. En effet, les métaux rares comme le nickel sont essentiels pour les batteries des voitures électriques dans la mesure où ils permettent de limiter leur taille. Du coup, de nombreux constructeurs automobiles tentent ainsi de conclure des contrats d’approvisionnement à long terme afin de sécuriser leur approvisionnement en métaux de batterie. Selon toujours cette publication de Libération, la demande en voitures électriques est en forte hausse. « Les ventes de véhicules dits « propres » (électriques, hybrides ou à hydrogène) ont pratiquement triplé l’an dernier en Chine, avec près de 3 millions de voitures vendues. Le géant de la voiture électrique Tesla a annoncé mardi qu’il s’engageait à acheter 75 000 tonnes de concentré de nickel à Talon Metals, produit à partir du projet Tamarack Nickel dans le comté d’Aitkin, au Minnesota. D’autres constructeurs automobiles cherchent également à sécuriser leur approvisionnement, comme Renault qui avait signé en octobre un important contrat avec le plus grand producteur européen de nickel, le Finlandais Terrafame. Résultat, les réserves de nickel disponibles s’amenuisent ». Rappelons qu’Ambatovy a repris ses exportations, d’une manière progressive depuis avril 2021.
R.Edmond.