L’euro équivaut actuellement à 1,12 dollar. Aujourd’hui, l’euro s’achète à 2 960,09 Ariary, contre 2 610,45 Ariary pour le dollar. En effet, l’évolution sur le marché monétaire ne se traduit pas par une stabilité de l’euro, mais plutôt par une dépréciation de l’Ariary et de l’Euro. Vendredi dernier, l’euro est passé pour la première fois, depuis 2003, sous le seuil de 1,15 USD alors qu’en mai 2014, elle était encore à 1,4 USD. Tout comme Madagascar, l’Europe connaît également une piètre croissance économique. Ce phénomène suscite une inquiétude au niveau du marché, surtout avec l’éventuel sortie de la Grèce de la zone euro évoqué au début de l’année par la chancelière allemande Angela Merkel. Par ailleurs, l’effet de cette situation est amplifié par les réactions des cambistes qui vendent leurs euros à tour de bras, depuis plusieurs semaines déjà, non seulement à cause de la mollesse de la croissance dans la zone euro, mais surtout, avec le renforcement du dollar américain et de la bonne performance des Etats-Unis.
Commerce. Il faut croire que cette évolution de l’euro entraînera des impacts considérables sur l’économie malgache, surtout que la Grande Ile importe beaucoup de produits européens, si l’on ne cite que les véhicules et les pièces détachées. D’ailleurs, les médias européens ont déjà évoqué que cette baisse de l’euro est voulue par le président de la Banque Centrale Europénne (BCE), Mario Draghi, et certains dirigeants, pour booster les exportations et la compétitivité des produits européens. Pour Madagascar, ce bénéfice en importation n’est pas senti, vu que la monnaie malgache se déprécie à peu près au même rythme que celui de l’euro ; mais par contre, la dépréciation accentuée face au dollar américain s’inscrit dans la liste des avantages que la Grande Ile tire de cette évolution des cours sur le marché monétaire, surtout avec la reprise de l’AGOA. Cependant, il faudrait s’attendre à ce que la BCE prenne d’ici peu des mesures pour contrecarrer cette dépréciation de l’euro, en lançant un programme d’assouplissement quantitatif comme l’a déjà fait la Réserve fédérale américaine.
Antsa R.