Le président de la République Hery Rajaonarimampianina prévoit de mettre en place un gouvernement d’ouverture. L’option prête quelque peu à confusion au sein de la classe politique. Certains pensent que « ouverture » et «cohabitation» sont synonymes, d’autres n’acceptent pas cette solution de facilité. «Ouverture » ne veut pas dire «cohabitation», selon les proches du président de la République. En d’autres termes, l’opposition ne fera pas partie du gouvernement mais elle sera ouverte à toutes les autres tendances qui ont accepté de suivre le programme de développement du président Hery Rajaonarimampianina et d’atteindre les objectifs qu’il a fixés. Le nouveau régime veut entretenir le jeu démocratique avec un pouvoir et un contre-pouvoir. Le chef de l’opposition devrait dans cet esprit obtenir un statut légal et un rang protocolaire.
Marge de manœuvre
D’après les résultats provisoires des législatives, ce chef de l’opposition à l’Assemblée nationale sera issu de la mouvance Ravalomanana. Deux députés, Guy Rivo Andrianarisoa et Me Hanitra Razafimanantsoa sont pressentis à ce rôle qui inaugure une nouvelle pratique politique s’il est appliqué. N’ayant pas de député à l’Assemblée, ce poste de chef de l’opposition échappe au Dr Jean Louis Robinson et son parti Avana. Ceci étant, la mouvance Ravalomanana ou l’opposition n’a obtenu qu’une vingtaine de sièges à l’Assemblée d’après les résultats provisoires de la Ceni-T. Sans des alliances puissantes avec d’autres partis et avec les indépendants, elle ne pourra prétendre à la présentation d’un Premier ministre. Le parti le mieux placé pour le moment est le Mapar avec sa cinquantaine de députés. Andry Rajoelina qui l’a fondé cache à peine son ambition de vouloir revenir au pouvoir comme Premier ministre. Il n’attend plus que la décision du Mapar pour le présenter. Mais encore faut-il qu’il soit nommé par le président de la République qui compte choisir parmi plusieurs noms proposés, le profil de Premier ministre qui correspond le mieux à l’ambitieux programme de développement qu’il mettra en chantier pour sortir le pays de la crise. Pour réussir à aller de l’avant, le président de la République a besoin de marge de manœuvre. Son mandat serait un échec si ce n’est qu’un prolongement de la Transition. Le retour des mêmes hommes aux postes-clés le ferait penser. La population aspire à un vrai changement que le président de la République qui a promis le développement et le bien-être se doit de satisfaire. Le président Hery Rajaonarimampianina a choisi une politique d’ouverture sans trahir le jeu démocratique dans ce but. Il tend les bras à tous les talents susceptibles d’apporter des résultats positifs dans l’atteinte des objectifs qu’il a fixés.
Zo Rakotoseheno