Selon les données de l’INSTAT, en 2012, c’est à Toliara que l’on enregistre le plus grand nombre de mariages précoces. 69 % des femmes de 20 à 24 ans se sont déjà mariées ou sont en union, avant leur 18e anniversaire. La situation est particulièrement inquiétante dans la région Atsimo-Andrefana, là où certaines filles, voire des fillettes, se marient dès l’âge de 8 à 9 ans. Ceci, malgré les efforts des acteurs locaux comme les Ong, les associations et les membres de l’organisation de la société civile (OSC), de briser le silence autour du mariage précoce et de conscientiser la population sur ses conséquences sur le développement des enfants, mais la pauvreté et la coutume sont autant de facteurs conduisant au mariage précoce perçu comme un moyen pour les parents d’assurer l’avenir des filles.
Les plus élevés au monde. Ce phénomène dévastateur a des conséquences tragiques, car il favorise les relations sexuelles forcées, la grossesse précoce qui est à l’origine de la mortalité infantile élevée, l’abandon scolaire, et les violences domestiques. Ce qui contribue à une situation d’isolement, vu que ces filles sont privées de leur phase d’adolescence. Elles portent déjà un enfant ou s’en occupent, alors qu’elles sont elles-mêmes des enfants. Rappelons que c’est à Madagascar que le taux de mariage précoce est le plus élevé, par rapport à tous les pays du monde. En moyenne, deux filles sur cinq sont mariées avant l’âge de 18 ans. Ce qui donne la moyenne nationale de 41,2 %.
Eric Man