
Le massacre des huit présumés voleurs de bétail qui s’est passé la nuit du jeudi à Betroka a fait réagir Amnesty International.
Huit présumés « dahalo » ont été abattus à Betroka la nuit du jeudi par des éléments de la Gendarmerie locale, alors qu’ils tentaient de voler dans un magasin. Trois éléments de la Gendarmerie ont été blessés durant l’accrochage qui a duré plusieurs heures. Hier, Amnesty International a fait une déclaration sur cette affaire en demandant aux autorités malgaches de mener une enquête sur la mort des 8 présumés « dahalo » dont les corps ont été criblés de balles à l’issue de l’affrontement. « Ces homicides violents illustrent une nouvelle fois le fait que les forces de sécurité de Madagascar recourent à une force excessive et meurtrière en toute impunité. », a déclaré le directeur adjoint pour l’Afrique Australe à Amnesty international, Tigere Chagutah. Avant d’enfoncer le clou : « Les autorités malgaches doivent mener sans délai une enquête efficace et indépendante sur ces événements, notamment sur ces homicides. L’usage excessif ou inutile de la force est démontré,à cet effet les présumés responsables devront être traduits en justice dans le cadre d’un procès équitable. » A en croire Amnesty International qui s’inspire des « chiffres officiels », environ 4.000 personnes ont été tuées au cours des cinq dernières années dans le Sud de Madagascar, notamment des voleurs présumés, des policiers, des soldats et des civils, dans le cadre de la répression que mène le gouvernement contre le vol de bétail.
Engagement. « Le président Andry Rajoelina s’est engagé à lutter contre le phénomène de vol de bétail. Il doit commencer par s’assurer que les forces de sécurité se conforment strictement à la loi lorsqu’elles gèrent ce type de situation. », a souligné Tigere Chagutah dans sa déclaration. D’après ce directeur adjoint pour l’Afrique Australe à Amnesty International, outre le fait de mettre un terme à cette culture de l’assassinat, les autorités doivent aussi en finir avec l’ « impunité associée ». « Aux termes du droit malgache et du droit international, la police n’est autorisée à user de la force qu’en dernier recours et même dans ce cas, la force doit être réduite au strict minimum pour prévenir des pertes en vies humaines ». Visiblement, Amnesty International veut se soucier des droits de l’Homme dans ses déclarations. Pour lui, ces droits de l’Homme sont quelques fois bafoués par les forces de l’ordre dans l’accomplissement de leur mission, notamment dans la lutte contre l’insécurité dans certaines parties reculées du pays. Amnesty international veut également mettre l’accent sur le sacro-saint principe de présomption d’innocence. Un principe qui est complètement ignoré dans le phénomène de vindicte populaire qui a gagné du terrain ces derniers temps à Madagascar.
Recueillis par R. Eugène