J’ai connu surtout l’homme d’Etat même s’il ne m’était pas du tout inconnu auparavant car il faisait partie des plus jeunes et brillants ministres de la Deuxième République.
« Maty namela mamy »
Sortant de l’Ecole Centrale de Paris, une grande école d’ingénieurs et diplômé de Stanford, une prestigieuse université américaine implantée au cœur de la Silicon Valley, il se vit confier un super-ministère, en l’occurrence, l’Industrie, l’Energie et les Mines, alors qu’il n’avait pas 30 ans. Membre de l’élite malgache en général et de l’intelligentsia de l’Amoron’i Mania en particulier, il était un modèle de réussite. D’un abord facile, j’ai eu le privilège et l’honneur de le rencontrer en son bureau au Palais de Mahazoarivo et en son cabinet à Antananarivo car il était à la fois le chef du gouvernement et le ministre de l’Economie et des Finances. C’est à ce double titre qu’il devait légalement prendre la responsabilité de payer les fonctionnaires au plus fort moment de la crise postélectorale de 2002. Ce qui lui avait valu un règlement politique en étant accusé à tort d’usurpation de fonction et de détournement de deniers publics alors que sa nomination n’a été officiellement abrogée qu’après la seconde investiture de celui-là même qui lui avait pourtant demandé de l’aide pour assurer sa sécurité du temps où il était encore maire de Tana. En prenant la décision somme toute légitime et humaine de régler les soldes des agents de l’Etat, il l’avait payée au prix fort. D’une manière injuste. Impactant sur sa santé qui avait nécessité en 2003 son évacuation en France où il vient de s’éteindre 20 ans après. « Maty namela mamy », comme son prénom semble le prédestiner. Ceux qui avaient travaillé avec lui durant la période où il était président du Conseil d’Administration de la BNI mais aussi à l’époque où il était le Grand Argentier de l’Etat, peuvent attester qu’il n’était pas du genre « Tantely afa-drakotra » par rapport à l’argent public. Le 18 janvier 2023, il m’avait envoyé un sms pour annoncer son arrivée le lendemain à Madagascar où il me recevait habituellement en son domicile à Ambodivoanjo. Cette fois-ci, il devait se rendre tout de suite à Fianarantsoa, au chevet de sa mère malade. A croire que cette dernière voulait voir son fils une dernière fois. 7 mois après, « l’ex-PM » comme il se qualifie lui-même, est parti à son tour. La vie, c’est du « Tantely amam-bahona ». Paix à son âme.
Olivier Rasamizatovo
il n’était pas du genre « Tantely afa-drakotra » par rapport à l’argent public
C’est faux ! J’ai des preuves du contraire
Paix à son âme
Un grand homme intègre et brillant . IL était l’oiseau rare de l’intelligentsia . Son cursus est impressionnant et il a marqué son passage à la primature en 2001 avec un taux de croissance à 7% avant de quitter le pouvoir . Le pays a rarement connu un serviteur de l’état aussi compétent . Et c’était la marque de fabrique de Deba dans le choix de ses collaborateurs . On ne pourra que déplorer la médiocratie actuelle !
à Georges R,
Si c’ est cet argent parait-il du FMI qu’ il aurait « exfiltré » vers la Suisse. Selon la presse de l’ époque, c’ etait les autorités suisses qui auraient signalé le « délit » à Ravalo, et son ministre des finances a foncé à fond, la Justice française se saisit de l’ affaire et la somme est bloquée.
Résultat des courses, je ne me rappelle plus s’il y a eu un procès ou abandon des poursuites, mais la somme incriminée lui a été restituée. Je n’ ai pas des preuves comme vous mais consultez les archives de la presse.
En France, quand il y a eu poursuite ou procès et que la Justice vous disculpe, vous êtes innocent.
À Mada, un délit a été avoué en conférence de presse par l’ intéressé lui-même : le PRM, mais comme sa ministre de la justice ne s’est pas saisi du dossier, il n’ y a donc pas de délit.