Rolland Ravatomanga sort de son mutisme pour dénoncer ce que la SAMVA est en train d’endurer actuellement.
Pendant que le ton commence à baisser entre le gouvernement et la commune urbaine d’Antananarivo et que des bacs à ordures placés dans certains quartiers (67ha, Lalam-baovao, Ankazomanga, Andravoahangy…) de la Capitale sont toujours débordés, l’ancien ministre de l’Eau, le ministère assurant la tutelle technique de la SAMVA (Service Autonome de Maintenance de la Ville d’Antananarivo), intervient pour dénoncer une mauvaise foi et un calcul politique dans cette affaire. « Si la SAMVA ne peut pas assumer sa responsabilité sur le ramassage des ordures dans la ville d’Antananarivo, c’est parce que soit, il y a une mauvaise foi et un calcul politique de l’Exécutif, soit les caisses de la SAMVA sont vides. », explique Rolland Ravatomanga. Avant de rappeler : « Quand j’étais encore au ministère de l’Eau, j’ai versé chaque année au moins 5 milliards d’ariary dans les caisses de la SAMVA. Ce budget était déjà prévu dans la Loi de Finances. Il n’était pas à chercher ailleurs. Ce budget était déjà là, il suffisait de le débloquer pour faire fonctionner la SAMVA. Le ministère de l’Eau avait cette obligation, car la SAMVA est placée sous sa tutelle. Malheureusement depuis mon départ du ministère, la SAMVA n’avait plus droit à ces subventions. »
ROM et REU. L’ancien ministre de l’Eau de préciser : « La commune urbaine d’Antananarivo est représentée au sein du Conseil d’Administration de la SAMVA, certes, mais puisque cette dernière est rattachée au ministère de l’Eau, la commune n’a plus d’ordres à donner à cette société chargée du ramassage des ordures de la Capitale. » A propos justement de la CUA, Rolland Ravatomanga de rappeler : « Il y a deux sortes de redevances qui doivent être versées dans les caisses de la commune pour lui permettre d’assurer les travaux d’assainissement dans la ville. Il y a les Redevances sur les Ordures Ménagères ou ROM et les Redevances sur les Eaux Usées ou REU collectées respectivement par le ministère de l’Eau et la JIRAMA. A ma connaissance, ces redevances seraient affectées à autres choses. Elles ne sont plus versées dans les caisses de la CUA. L’assainissement de la ville ne ferait plus donc partie des priorités de l’Exécutif. » Bref, selon l’ancien ministre Rolland Ravatomanga, tant que la SAMVA n’a pas droit à ses subventions et que la CUA ne bénéficie plus des ROM et des REU, Tana continue toujours d’être inondé des ordures.
Recueillis par R. Eugène