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samedi, juin 7, 2025
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Mauvaise gestion de la Jirama : L’ex-DG et des anciens ministres enquêtés par le BIANCO

D’autres employés de la Jirama seront encore enquêtés par le BIANCO. (Photo d’archives)
D’autres employés de la Jirama seront encore enquêtés par le BIANCO. (Photo d’archives)

Des marchés conclus de gré à gré, des non-respects de contrats par les fournisseurs d’énergie, ainsi que le retard des travaux d’installation du 4e groupe de la centrale de Mandroseza. Telles sont entre autres, les motifs d’enquête au sein de cette société d’Etat.

Des agents du BIANCO (Bureau Indépendant Anti-Corruption) effectuent jusqu’à maintenant des missions d’investigations au sein de la Jirama en raison d’une mauvaise gestion qui serait due en grande partie à la corruption. En effet, depuis le mois de novembre et décembre dernier, l’ex-directeur général de la société et des anciens ministres de l’Energie ont été déjà enquêtés, d’après un responsable au sein de cette entité. En plus de certains employés du ministère de tutelle, d’autres directeurs de la Jirama ont été également convoqués. Il s’agit entre autres, du directeur général adjoint de l’Electricité, du directeur des Exploitations et du directeur du Réseau Interconnecté d’Antananarivo ainsi que du directeur de l’Approvisionnement.

Contrôle de l’IGE. En fait, l’enquête porte notamment sur les contrats conclus par la Jirama avec ses fournisseurs de pièces de rechange, de carburants et d’énergie ainsi qu’avec les opérateurs effectuant des locations de groupe, a-t-il expliqué. Parlant des contrats conclus avec les fournisseurs d’énergie, le Syndicat Autonome des Travailleurs de la Jirama a revendiqué depuis si longtemps la révision de leurs contrats car c’est à l’origine de la faillite de la société. Cela permettra d’améliorer considérablement la gestion de la Jirama, d’après ses dires. Rappelons que le ministère de l’Energie prévoit un audit de ces contrats, en particulier, et de l’exploitation de la société, en général. A part les enquêtes du BIANCO, le Secrétaire général du ministère de l’Energie, Olga Rasamimanana insiste même sur le fait que l’Inspection Générale de l’Etat doit effectuer un contrôle au sein de cette société étatique qui est subventionnée par le biais des deniers publics.

3 millions d’Euros. Dans le cadre de ces contrats conclus avec les fournisseurs d’Energie, la Jirama leur approvisionne  en carburants, moyennant un coût plus élevé que les prix à la pompe, et dont la quantité est fonction de la prévision de puissance électrique fournie. Elle achète ensuite de l’énergie pour une revente à perte à ses abonnés, et ce, à la valeur prévue dans le contrat même si ces fournisseurs n’arrivent pas à le respecter surtout en termes de production électrique à offrir. La Jirama, limitée par ses engagements inscrits dans les contrats, ne peut même pas effectuer le contrôle de carburants consommés par ses fournisseurs. Il faut savoir que l’Etat alloue des subventions pour soutenir financièrement la Jirama mais cette somme est souvent destinée à régler ses différents fournisseurs. « Ces subventions s’élèvent à 3 millions d’Euros, un chiffre scandaleux », a exprimé l’Ambassadeur de l’Union européenne, Antonio Sanchez- Benedito Gaspar.

Marché de gré à gré. Par ailleurs, les procédures de passation de marché réalisées par la Jirama s’avèrent douteuses. A titre d’illustration, les coûts de transport de lots de groupes électrogènes par la Jirama vers les autres sites d’exploitation dans les régions s’élèvent à des milliards d’Ariary mais aucun appel d’offre n’a été lancé. Le ministre de l’Energie par intérim, Herilanto Raveloharison a dénoncé dernièrement qu’il y a trop de marchés conclus de gré à gré au sein de la société. Et ce n’est pas tout ! Les travaux d’installation du 4e groupe de la centrale de Mandroseza ont connu un retard de presque un an alors que le financement était déjà prêt. Cela fait également partie des enquêtes menées par le BIANCO. En effet, l’exploitation de cette machine serait prévue remise en catimini à un opérateur étranger. Notons que ce groupe, une fois opérationnel, fournira une puissance électrique de 40 Mégawatts. Ce qui permettra de résoudre en grande partie le problème de délestage qui affecte la population tananarivienne.

Gros bonnets. En attendant le lancement de l’audit de la gestion de la Jirama, le BIANCO continue ses investigations auprès de cette société. « L’affaire est en cours d’instruction. D’autres employés de la Jirama et du ministère de l’Energie seront encore enquêtés. Parmi ceux qui ont été déjà interrogés, certains peuvent être auditionnés à nouveau pour un rapprochement des faits. Une fois bouclée, nous allons transmettre les dossiers à la Justice », a évoqué le responsable du BIANCO. Force est de remarquer que tout comme les citoyens malgaches, les bailleurs de fonds suivent de près cet assainissement de la Jirama. Cette fois-ci, les résultats des investigations du BIANCO sont fortement attendus, en vue de capturer de gros bonnets. En effet, d’aucuns savent qu’il y a de la corruption sous …haute tension au sein de cette société d’Etat.

Navalona R.

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