- Publicité -
dimanche, juin 8, 2025
AccueilSociétéMédecine traditionnelle : « Des impératifs fiscaux trop lourds », se plaignent...

Médecine traditionnelle : « Des impératifs fiscaux trop lourds », se plaignent les tradipraticiens

Les plantes médicinales, principaux remèdes utilisés par les tradipraticiens.
Les plantes médicinales, principaux remèdes utilisés par les tradipraticiens.

A l’instar de tous les autres contribuables, les tradipraticiens ont, eux aussi, des impératifs fiscaux, sous forme d’impôt synthétique.

Les impôts dont ils doivent s’acquitter, les tradipraticiens les jugent trop lourds à supporter par rapport à leur situation. « Nos services ne sont pas uniformément tarifés mais rémunérés selon les possibilités de nos patients et de leur satisfaction. De ce fait, nous nous trouvons très vulnérables face aux mesures fiscales », a déclaré, hier, en marge de l’assemblée générale de l’Association des Tradipraticiens Malagasy (ASTRAMA)  Andriandrainarivo Joséphin Rasamivelona, secrétaire général de l’ASTRAMA et non moins président de l’Association Nationale des Tradipraticiens de Madagascar (ANTM). Ces tradipraticiens aspirent ainsi à une véritable prise en compte et une valorisation de leur métier en termes d’intégration de celui-ci au sein du ministère de la Fonction Publique, du Travail et des Lois Sociales, et la mise en place d’un système permettant d’aborder au mieux ce volet des impératifs fiscaux. « Nous voudrions réellement que la DGI (ndlr, Direction générale des Impôts) et le ministère de la Santé voient de près cette situation », a-t-il ajouté.

Partenaires de la médecine moderne. Les tradipraticiens ont été, pendant des siècles, le seul recours existant pour les populations en matière de soins et de santé. Actuellement, leurs services demeurent encore les seuls disponibles pour les populations des zones les plus enclavées où les formations sanitaires sont fermées ou situées trop loin de leur lieu d’habitation. Ainsi, par leur proximité et la disponibilité de leurs services, les tradipraticiens s’estiment être des atouts importants pour le ministère de la Santé. « Au lieu d’être dressés en ennemis de la santé publique et marginalisés par rapport aux professionnels de la médecine moderne, comme c’est parfois le cas, nous méritons d’être considérés comme des partenaires à part entière dans le système de santé, car les services que nous rendons sont avant tout destinés au bien et au bien-être de la population », ajoute Andriandrainarivo J. Rasamivelona. Mention a été faite, à ce propos, aux cas de paludisme à l’origine de décès dans l’Atsimo Andrefana. Une situation dans laquelle ils estiment avoir leur rôle à jouer en étant davantage formés pour que leur présence et leur proximité servent dans la lutte contre cette maladie, au lieu d’être considérées comme un obstacle. Il reconnaît, cependant, la justification de la structuration de la profession, face à certaines dérives et aux charlatans.

Rôle. Revaloriser le rôle des tradipraticiens pour être des partenaires dans le domaine de la santé. C’est donc ainsi que les tradipraticiens de l’ASTRAMA abordent la question de la médecine traditionnelle et de sa place dans la société malgache. Cette association qui existe depuis maintenant 18 ans, a vécu l’évolution de la pratique et de la structuration de la médecine traditionnelle à Madagascar. La création, en 2000, de l’ANTM sous la recommandation de l’OMS, en fait partie, tout comme la promulgation, en 2007, du décret portent reconnaissance de l’exercice de la médecine traditionnelle. Le nombre de tradipraticiens exerçant à travers l’île étant estimé à 10 000, l’ANTM ne regroupe, cependant, qu’environ 30 % d’entre eux, avec environ 3 000 membres inscrits actuellement. L’ASTRAMA, pour sa part, a déjà fait un pas de plus vers la valorisation du métier de tradipraticien, en décidant au terme de son assemblée générale, hier, d’améliorer leurs prestations de service. Outre l’hygiène et l’accueil des patients dans des lieux adéquats, spécialement aménagés à cet effet, la contribution des tradipraticiens à la préservation des ressources naturelles dans lesquelles ils puisent les remèdes, est devenue une voie incontournable pour la pérennisation de la médecine traditionnelle. C’est ainsi que l’association examine désormais les possibilités de se lancer dans la plantation de plantes médicinales, leurs principaux « médicaments ».

Hanitra R.

- Publicité -
Suivez nous
409,418FansJ'aime
10,821SuiveursSuivre
1,620AbonnésS'abonner
Articles qui pourraient vous intéresser