
Début mars, les équipes MSF se sont rendues dans le sud-ouest de l’île, une des zones les plus touchées afin de répondre aux besoins urgents.
Une intervention d’urgence en réponse aux passages des cyclones. C’est ainsi que l’on peut qualifier l’initiative menée par Médecins Sans Frontières (MSF) dans le district de Toliara II au mois de mars dernier. Ce district a été l’un des plus touchés par le passage des cyclones Honde et Jude. « Notre vie a été complètement bouleversée par le cyclone Honde. Un mois plus tôt (en février), nous avions déjà été frappés par une tempête. Je vous avoue que l’avenir s’annonce très difficile », confie Jean Biscotin, un habitant de la commune rurale de Behompy, l’une des plus affectées dans la région Atsimo-Andrefana par le passage de Honde. Huit sites de cliniques mobiles ont été déployés dans sept des communes les plus touchées — Behompy, Belalanda, Miary, Betsinjaka, Anakao, Beheloka et Soalara Sud. Résultat : 2 817 personnes ont pu recevoir des soins médicaux, en collaboration avec les autorités locales. Outre les soins, des distributions de vivres et de kits d’hygiène ont également été menées, ce qui a permis de soutenir 1 289 ménages sinistrés. « Pour assurer la prise en charge des cas de malnutrition aiguë sévère dépistés lors des cliniques mobiles, MSF a fait don de médicaments au district sanitaire de Tuléar II. »
Palpables
Les conséquences médicales des inondations et des destructions étaient tangibles. « Les cyclones ont endommagé le système solaire qui assurait la chaîne de froid du district, stoppant ainsi la vaccination de routine des enfants et mettant leur santé en danger », témoigne Narcisse WEGA, chef de mission MSF à Madagascar. L’équilibre déjà fragile dans cette partie du pays a été encore davantage perturbé par des épisodes récurrents de sécheresse et un accès limité aux infrastructures de base. « À Ankilimivony, dans le district de Tuléar II — grandement touché par la tempête Jude — nous avons trouvé un centre de santé dont la toiture avait été arrachée par les vents violents. Sans toiture, le centre n’était plus fonctionnel. Les agents de santé sur place ont dû utiliser leur propre maison pour continuer à prendre en charge les malades », poursuit le chef de mission de MSF. Du matériel a été remis à ce centre afin de contribuer à sa réhabilitation.
Recueillis par José Belalahy