L’audiovisuel public étant le seul à disposer d’une couverture nationale, le public est en quête de davantage de possibilités pour avoir accès à l’information, sous diverses formes. Des demandes auxquelles les TV payantes ont su répondre.
Moins de la moitié de la population de Madagascar a accès à l’information via les médias. En dépit d’une profusion tangible des médias écrits, le taux d’analphabétisme élevé (46 % selon les dernières statistiques fournies par le ministère de l’Education Nationale) mais aussi le marché restreint de la presse écrite, plus accessible dans les grandes villes, constituent encore un frein au développement des journaux dans la Grande Ile. D’autres médias comme la radio, la télévision ou encore Internet jouent également un rôle important de vecteur d’information. Plus d’une centaine de radios privées et locales émettent aux côtés de la Radio Nationale Malagasy (RNM), la plus captée et la plus écoutée par les ménages malgaches, plus particulièrement en milieu rural, du fait de sa diffusion sur tout le territoire national. Mais la majorité des radios privées émettent sur la bande FM et n’arrivent à couvrir qu’une zone géographique très limitée. Le nouveau code de la communication qui devrait, entre autres, ouvrir la voie vers davantage d’avancée en termes de possibilités d’élargissement de la zone de couverture de l’audiovisuel privé, peine à voir le jour, malgré plus de 15 ans de multiples phases préparatoires, de concertation et de consultation, de finalisation et de soumission aux autorités.
4 h de TV par jour. Actuellement, on estime à plus de 1 million le nombre de ménages couverts par la radio, mais une grande partie de la population n’a pas encore accès à la télévision. Pourtant, pour beaucoup, le petit écran est devenu un outil à la fois d’information et de divertissement. Dans les grandes villes, on assiste à une forte évolution de la demande. Selon une étude récente réalisée par Médiamétrie et Hermès Conseils, près de 95% des Malgaches résidant à Antananarivo, Antsirabe, Mahajanga et Toamasina ont regardé la télévision entre le mois de février et le mois de mai 2015. Les habitants de ces quatre villes y ont consacré en moyenne près de 4 heures par jour. Mais d’aucuns savent que la qualité de réception des chaînes locales, satisfait de moins en moins le public dans certains endroits un peu éloignés de la capitale. En effet, elles émettent en mode analogique, en attendant la fin de la phase transitoire du basculement vers le numérique. Dans de nombreuses localités, il est difficile, voire impossible de capter les chaînes locales et nationale.
TV par satellite. Cela pourrait expliquer l’intérêt grandissant de la population urbaine pour la télévision payante. Les bouquets sont actuellement proposés à des prix de plus en plus accessibles et la télévision satellitaire ou numérique offre une bien meilleure qualité d’image et de son, mais également une multitude de chaînes internationales et nationales qui proposent une programmation plus riche, plus variée et plus divertissante : chaînes d’informations, actualités, culture, documentaire, sport, divertissement, musique, cinéma, programmes destinés aux enfants. Autant de choix parmi lesquels les citoyens trouvent ce qu’ils recherchent. Dans la mesure où l’information, sous diverses formes, occupe une place de choix dans la vie des citoyens dans une société moderne et démocratique, l’importance du rôle des médias est incontestable. Ils mettent à leur portée la possibilité de s’informer, de se divertir, de se cultiver et de s’ouvrir au monde.
Hanitra R.