
Le processus déclenché hier par les prélats du FFKM risquerait de prendre au moins 12 mois.
Coup d’envoi hier de la médiation du FFKM (Conseil des Eglises Chrétiennes de Madagascar). En effet, malgré l’absence du pasteur Davida Rakotonirina (président de l’église luthérienne), du Mgr Odon Marie Arsène Razanakolona (archevêque d’Antananarivo et Ecar) et du Mgr Samoela Jaona Ranarivelo (église anglicane), le culte de lancement de cette médiation malgacho-malgache a pu se tenir à l’église anglicane d’Ambohimanoro. Seul le président de la FJKM, le pasteur Irako Ammi Andriamahazosoa a été présent. Du côté des invités, on a signalé la présence de l’ancien président Marc Ravalomanana et des Chefs d’Institution dont le président de l’Assemblée nationale Jean Max Rakotomamonjy et celui de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) Jean Eric Rakotoarisoa. Le président du CFM (Conseil du Fampihavanana Malagasy) Maka Alphonse a également répondu à l’invitation du FFKM. D’après ce qui a été annoncé hier à Ambohimanoro, la médiation des prélats du FFKM commence dès cet après-midi, par leur rencontre avec les députés de Madagascar à Vohipiraisana. Les députés pro-régime et ceux qui n’ont pas voté les lois électorales controversées, c’est-à-dire les députés qui animent le mouvement de contestation sur la Place du 13 Mai, seront présents à cette rencontre.
Résolutions des assises nationales de 2015. Après les députés, le FFKM recevra les représentants des partis politiques et ceux des dirigeants en place. Le Conseil des Eglises Chrétiennes de Madagascar ne va pas partir de rien. Il va remettre sur le tapis les résolutions des assises nationales de la réconciliation qui se sont tenues en mai 2015 au CCI Ivato. Ces assises nationales, rappelons-le, ont recommandé le remaniement des Institutions et la mise en place d’un gouvernement de réconciliation nationale. « Le FFKM ne va pas opter pour une solution tip-top. Il va mener un processus où les racines des maux devraient être à la fin éradiquées. Le FFKM n’a pas un schéma de sortie de crise à imposer.», rassure le pasteur Davida Rakotonirina. A entendre ce chef d’église, l’élection présidentielle prévue fin 2018 pourrait être reportée. Présent hier au culte œcuménique d’Ambohimanoro, Tabera Randriamanantsoa du CRN (Comité de Réconciliation Nationale) a souligné qu’un processus d’une véritable réconciliation nationale prendra au moins 12 mois. La question qui se pose est de savoir quelle forme de gouvernement à adopter pendant cette période de 12 mois.
Communauté internationale. L’éventualité de report de la prochaine élection présidentielle va à l’encontre de la recommandation de la communauté internationale qui persiste et signe jusqu’ici que, cette élection devra se tenir en novembre ou en décembre 2018. Cette communauté internationale dont la position semble réconforter le président de la République Hery Rajaonarimampianina ne cesse par ailleurs de réitérer que cette élection présidentielle doit être inclusive, démocratique, juste et transparente. La secrétaire générale de l’OIF Michaëlle Jean se trouve depuis hier à Tana. Elle a déclaré à son arrivée : « Je viens à Madagascar pour encourager les acteurs politiques à s’inscrire dans un exercice démocratique acceptant la confrontation des idées sans verser dans la violence et à s’engager dans un dialogue inclusif pour le bien de l’ensemble de la Nation. » Joachim Chissano de la SADC, Abdoulaye Bathily de l’ONU et Ramtane Lamamra de l’Union Africaine seront également là incessamment. En tout cas, les députés vont rejoindre leur Palais demain après-midi pour l’ouverture de leur première session ordinaire de cette année 2018. Une session qui va certainement réexaminer, après une sage décision de la HCC, les lois électorales du gouvernement, sources de la crise politique actuelle.
- R. Eugène