
Le Sommet de la SADC a approuvé de dépêcher de toute urgence son Envoyé spécial Joachim Chissano à Madagascar.
Pendant que le CFM (Conseil du Fampihavanana Malagasy), une structure officielle censée mener la médiation malgacho-malgache, tergiverse, la SADC a décidé de solliciter le service de l’ancien président Joachim Chissano qui connaît bien d’ailleurs Madagascar. L’urgence a été signalée par sept chefs d’Etat de la Communauté de Développement d’Afrique Australe qui se sont réunis en Sommet à Luanda (Angola) le 24 avril dernier. D’après le communiqué de la SADC, le Sommet « a pris note de la détérioration de la situation politique et sécuritaire à Madagascar et a condamné les pertes en vies humaines et la destruction de biens ». La SADC «exhorte le Gouvernement, tous les partis politiques et les citoyens malgaches de rester calme, de faire preuve de retenue et de prendre des mesures nécessaires afin d’éviter la détérioration de la situation et des tensions politiques et sécuritaires ».
Dialogue national. Malgré cette décision de la SADC de « dépêcher de toute urgence » Joachim Chissano à Madagascar, la communauté internationale n’envisage pas pour le moment d’imposer son schéma. Le communiqué de Luanda précise que le médiateur mozambicain Joachim Chissano, qui sera appuyé dans sa mission par le président du Comité ministériel de l’Organe et du secrétariat de la SADC, aura pour tâche de « faciliter le dialogue national visant à décrisper les tensions politiques et de dégager le consensus autour du processus électoral ». S’il ne l’est pas déjà, un dialogue national sera donc engagé entre les parties protagonistes. L’envoyé spécial de la SADC qui agira au nom du principe de subsidiarité ne sera là que pour animer ce dialogue malgacho-malgache. Tout schéma d’une nouvelle transition tant convoité par des opportunistes et des politiciens en mal de popularité, est pour l’instant exclu. Pour la communauté internationale, trouver un consensus sur les règles qui vont régir les prochaines élections doit être priorisé.
Opinion nationale divisée. Le retour de Joachim Chissano divise l’opinion nationale. Les « souverainistes » sont choqués par ce retour. Tandis que ceux qui aspirent au schéma de sortie de crise de 2009 s’impatientent de rencontrer l’ancien président mozambicain à l’hôtel Colbert ou au Carlton à Anosy. A rappeler que la médiation de la SADC a abouti à la signature d’une feuille de route en 2011. Une feuille de route qui a permis de désigner un Premier ministre de consensus et de mettre en place un gouvernement d’union nationale ainsi que d’autres Institutions qui sont le Conseil Supérieur de la Transition (CST), le Congrès de la Transition (CT) et la Cour Electorale Spéciale (CES). En tout cas, Joachim Chissano est attendu à Tana dans les prochains jours. Sur la Place du 13 Mai, la manifestation des opposants au régime HVM se poursuit.
R. Eugène