Nausées, vomissements, douleurs abdominales, acouphènes, vertiges, arythmies cardiaques, etc. Les effets indésirables des antipaludiques et leur gravité, ont fait l’objet d’une étude scientifique menée par des chercheurs de la faculté de Médecine de l’Université d’Antananarivo. Il en ressort, d’après les résultats présentés, hier, dans les locaux du Centre national de lutte contre le paludisme à Androhibe, que les antipaludiques utilisés présentent des effets indésirables sur plus de la moitié des patients suivis. En effet, 57,3% de ces derniers ont présenté des effets indésirables des antipaludiques qui leur ont été administrés. Toutefois, il s’agit, en grande partie, d’effets indésirables mineurs, avec quelques cas d’effets indésirables graves, environ 15 %, observés chez des patients dont l’état a, par conséquent, nécessité une prolongation de l’hospitalisation.
Artésunate amodiaquine et quinine. Réalisée en 2015 dans 4 sites d’études, à savoir, Vatomandry, Manakara, Maevatanàna et Tsiroanomandidy, cette étude concerne exclusivement le traitement antipaludéen en milieu hospitalier. Il s’agit alors de la première étude multicentrique (réalisée avec des volontaires issus de plusieurs lieux différents) concernant les effets indésirables des antipaludiques (artésunate amodiaquine et quinine) administrés à l’hôpital. Sur les quelque 536 patients suivis sur 7 jours, 307 ont présenté des effets indésirables. Il a fallu les observer de manière à ce qu’ils ne soient pas confondus avec les symptômes de la maladie. Le suivi des patients sur plusieurs jours et l’observation de plusieurs paramètres, ont permis de bien différencier les premiers des seconds.
L’étude a également montré que moins de la moitié (44,2 %) ont présenté des manifestations gastro-intestinales et neurosensorielles. Globalement, les patients âgés, ceux déjà victimes du paludisme à plusieurs reprises, ainsi que les patients souffrant de drénanocytose, ont été plus sujets à ces effets indésirables. De même, quelques facteurs associés à la gravité de ces effets indésirables sont le genre féminin, le diabète et la voie injectable, notamment la quinine, la formule injectable de l’artésunate n’étant pas encore disponible.
Hanitra R.