
S’il est certain du fait que le Syndicat des enseignants-chercheurs et chercheurs-enseignants (SECES) coûte cher à l’Etat, cela l’est moins quand il s’agit de se poser la question sur leur participation au processus de développement.
La grève semble être maintenue. Les accès à l’université d’Antananarivo ont été fermés aux étudiants, aux enseignants, ainsi qu’au personnel administratif et technique hier. Une situation qui dure depuis quelques mois et durant lesquels le ministère de tutelle et les membres du SECES se sont lancés dans une guerre d’usure. Si les deux parties ne semblent pas être arrivées à un terrain d’entente, les étudiants, eux, risquent gros. La menace d’année blanche est avancée par la section tananarivienne du SECES. La cause étant le non-paiement d’arriérés d’indemnités de recherche depuis 2009. La réaction des membres dudit syndicat est tout à fait compréhensible puisque selon les dispositions légales, chaque enseignant-chercheur et chercheur-enseignant a droit à la somme de « 800 000 ariary par mois d’indemnité de recherche ». Interrogée sur les conditions d’octroi desdites indemnités, une source de révéler qu’« il ne faut pas grand-chose, il suffit juste qu’une personne soit membre du SECES pour bénéficier des indemnités de recherche de 800 000 ariary ». La source de rajouter qu’« en plus des indemnités, les chercheurs malgaches gagnent au minimum 2 millions d’ariary mensuellement. Chacun des 2 700 enseignants-chercheurs et chercheurs-enseignants malgaches gagne donc à peu près 3, voire 4 millions d’ariary et plus par mois ».
Mérite. Dire ouvertement que les membres du SECES ne participent pas au processus de développement du pays est assez simpliste. Dire également qu’ils se positionnent – de par leur statut d’intellectuels – en tant que pourvoyeurs de solutions aux problématiques du pays est encore sujet à débat. En effet, si l’on connaît – au moins – l’effectif des chercheurs malgaches (2 700), l’on ne sait toutefois pas combien sont ceux qui effectuent réellement des recherches. L’on ignore également tout sur ce que les éventuels produits des recherches impliquent sur l’amélioration du quotidien des malgaches. Avec l’assurance de bénéficier de 800 000 ariary d’indemnité de recherche par mois – soit à peu près la rémunération d’un cadre dans les ministères -, et en plus de son salaire, un chercheur malgache pourrait facilement tomber dans le cercle vicieux du « mamboly voky, tsy mamboly voky ».
José Belalahy