Environ cent mille sinistrés. Le bilan des pluies diluviennes est impressionnant. Les tentes du BNRGC ont été distribuées à tour de bras aux victimes qui ont dû abandonner leurs biens et leurs animaux à cause des inondations. A des endroits de la route digue, l’implantation des tentes a changé le paysage et fait prendre conscience des problèmes sociaux immenses que vit le pays. L’ Etat installe à partir d’aujourd’hui les sinistrés à l’ancien abattoir d’ Andohotapenaka sur la route digue. Le lieu peut recevoir plus de vingt mille sinistrés même si l’on n’en compte pas autant de prêts à le rejoindre. Des réticences sont manifestées chez les sinistrés. Néanmoins, bien que provisoire, le gouvernement a promis l’aménagement de l’enceinte pour qu’il soit habitable.
Mêmes causes mêmes effets
Il faut se rendre à l’évidence. Les tenants du pouvoir n’étaient pas préparés à avoir des inondations de cette ampleur qui perturbent quelque peu leurs priorités. Le social a pris le dessus sur le développement économique. Et même, la journée du 08 mars a été mise à profit par les femmes pour prouver leur efficacité dans le soutien des sinistrés à travers des manifestations et des dons. En tête, la première dame, Voahangy Rajaonanarimampianina qui a choisi de marquer le coup auprès des sinistrés du Sud. Dans la capitale qui semble être la plus mal en point, le terrain de 12 hectares de l’ancien abattoir sur la digue apparaît comme une bonne initiative même si des observateurs estiment que le gouvernement devrait mieux se préparer parce que gouverner c’est prévoir. Il aurait été plus sécurisant de savoir qu’avant la saison des pluies, des habitations aux normes et non des tentes, existent et sont prêtes à recevoir les sinistrés. En d’autres termes, il ne faut pas attendre les effets catastrophiques de la saison des pluies et des cyclones pour chercher les moyens d’aider les sinistrés. Le gouvernement devrait en tirer des leçons et construire déjà des habitations en dur pour recevoir les sinistrés des prochaines saisons de pluie. Qu’on ne dise pas toujours que ce n’est pas une priorité de l’Etat car lorsque le malheur arrive, des fonds destinés à des utilisations précises sont détournés sur le social. Les perturbations qui en découlent, surtout si le fruit financier des appels internationaux n’est pas suffisant, créent des dysfonctionnements ultérieurs dans la bonne marche des affaires publiques. Quoi qu’il en soit, la saison des pluies de cette année a montré les faiblesses de la gestion de la capitale. On paie très cher le laxisme et la gabegie. Le président de la République n’a pas tort d’évoquer l’inconscience à l’origine des constructions illicites à des endroits inappropriés et dangereux. Une chose est sûre, ces inondations qui ont pris de court, interpellent tout le monde. Il devient une nécessité impérieuse que les gouvernants et les gouvernés se mettent au diapason de la bonne gouvernance et de l’Etat de droit. Sinon, l’année prochaine, les mêmes causes produiront les mêmes effets.
Zo Rakotoseheno