La ministre de l’Education nationale, Marie Michèle Sahondrarimalala, s’est adressée au personnel de son ministère, ce mardi à Anosy, à l’occasion de la cérémonie de levée de drapeau au sein de son département, dans le cadre de la célébration du 62ème anniversaire de l’indépendance et le message était fort. C’est de faire de l’éducation le fer de lance d’un nouvel élan patriotique. « Je crois qu’il faut rappeler et réitérer l’importance de l’amour de la patrie au sein de la société » a-t-elle fait savoir. Et ceci dans un contexte où la société est gangrenée par la crise d’identité et le manque de civisme.
Les valeurs patriotiques devraient commencer dans l’éducation « afin de faire des enfants malgaches de bons citoyens, respectant les valeurs prônées par la nation« , a-t-elle indiqué. La ministre veut miser sur l’éducation pour raviver l’amour de la patrie, condition d’un développement et d’une émancipation populaire, est devenu presque un passage obligé. Le chantier est encore immense pour Madagascar. « Aimer son pays, c’est bien éduquer ses jeunes. Ces dernières années, nous avons bien constaté que Madagascar, pas comme les autres pays en développement, ne se préoccupe pas de l’éducation, de la formation des enfants, des jeunes en vue de développement. Ce qu’on a essayé d’inculquer dans nos têtes c’est que les bases solides du développement ce sont les infrastructures, voire même le côté esthétique des villes », a, de ce fait, déploré Ursule Miora, responsable pédagogique dans une association intervenant dans l’éducation des jeunes tout en continuant qu’ « il faut revoir le système éducatif malgache pour donner envie aux jeunes d’aimer l’école. Centrer tout ce qui est apprentissage sur les jeunes, les rendre acteur de leur cursus : responsabiliser ces enfants dès leur jeune âge. Revoir le programme scolaire, que Madagascar ait son propre curriculum qui répond à ses besoins, non pas un « copier-coller » des autres pays ». La balle est dans le camp de la ministre si elle a vraiment la volonté de changer les choses.
Julien R.
