Chaque effort des acteurs de la conservation locale dans la réalisation de patrouilles mixtes et de lutte contre le feu a abouti à ce résultat que beaucoup qualifient de « miracle ».
« Il existe une fenêtre de possibilité pour sauver les forêts restantes de l’aire protégée Menabe Antimena et des autres aires protégées ». C’est ce que l’on peut conclure de la situation 2022 des points de feux observés auprès de l’Aire. En effet, l’année dernière, 407 points de feu y ont été enregistrés contre 961 durant l’année 2021. Une diminution conséquente obtenue grâce à une synergie et une meilleure coordination des actions, efforts et engagements des diverses parties prenantes : agents de feu, DREDD, KMMFA, KASTI, brigade de feu, Durrell, CNFEREF, MNP, WWF, etc…). La stratégie mise en œuvre par Fanamby qui est le gestionnaire de cette aire protégée consiste à consulter les autorités publiques sur le fonctionnement du flux migratoire, la collaboration avec les acteurs afin de convaincre les bailleurs de financer une brigade de sécurité dans les zones vulnérables de l’aire protégée ou encore le suivi journalier des points de feux par le biais de différents outils : satellites Naza firms ou Firecast. Une cartographie hebdomadaire et mensuelle des points de feux était également initiée afin de réorienter les stratégies d’intervention.
Palpables
La concertation d’efforts entre les bailleurs de fonds, le gestionnaire de l’aire protégée, les partenaires techniques, ainsi que les communautés locales ont permis d’obtenir des résultats positifs pour l’année 2022. Pour le deuxième semestre, d’août à décembre, trente-huit (38) personnes sous mandat de dépôt pour crime environnemental ont été déférées, 6 120 kg de semence de maïs ont été saisis pour empêcher leur dissémination tandis que 147 campements illicites ont été détruits. Les patrouilles ont également permis de constater 321 ha de terrain nouvellement défriché. La superficie des anciens défrichements étant de 459 ha. Si les résultats obtenus donnent espoir quant à la possibilité de sauvegarder le peu qui reste de l’aire protégée Menabe Antimena, la guerre contre les points de feu n’est pas encore gagnée. Toutes les parties prenantes devraient faire preuve de prudence et redoubler leurs efforts, surtout en cette période électorale. Un plaidoyer pour plus de volonté politique ferme dans l’application des lois afin d’instaurer une vraie justice environnementale est également encouragé.
José Belalahy
