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dimanche, juin 22, 2025
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Menace de crise institutionnelle : Le Premier ministre snobé par les députés

uneArrivés au Palais de Tsimbazaza à 10heures, le Premier ministre et les membres du gouvernement ont attendu pendant 1h30 avant de quitter le lieu.

C’est le bordel total à Tsimbazaza. Outre le non respect des dispositions constitutionnelles et du règlement intérieur, les députés bafouent également l’ordre du jour qui a pourtant été décidé en Conseil des ministres, conformément aux principes des sessions extraordinaires. En effet, le face-à-face Gouvernement – Assemblée nationale prévu se dérouler hier, devant être une occasion pour le Premier ministre, Jean Ravelonarivo, de présenter son programme de mise en œuvre de la Politique Générale de l’Etat (PGE), a été annulé. Pour cause, les parlementaires, accordant plus d’importance à leurs intérêts et avantages qu’à l’élaboration d’un programme aussi important pour solutionner les difficultés subies au quotidien par la population, ont refusé de recevoir le locataire de Mahazoarivo et les membres du gouvernement. Arrivés au Palais de Tsimbazaza à 10 heures, ces derniers ont attendu pendant 1 h 30 avant de quitter le lieu. Pendant ce temps, les députés ont tenu une réunion à huis clos dans la salle des séances. Une réunion axée sur un débat autour de leurs revendications, à savoir l’octroi de véhicule 4×4 pour chaque député et un traitement égalitaire entre parlementaires et membres du gouvernement. « Quand l’Exécutif a besoin des députés, l’on convoque une session extraordinaire, pourtant, quand nous revendiquons nos droits, l’on nous taxe d’égoïstes », a soutenu le député du cinquième Arrondissement, Naivo Raholdina. De leur côté, les députés élus sous la couleur du MAPAR continuent de contester la nomination du chef du gouvernement.

« Forcing ». Pour leur part, les membres du Bureau permanent ont avancé une autre version en évoquant comme motif du report de ce rendez-vous, le non respect des dispositions du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale par le gouvernement. D’après eux, l’ordre du jour doit d’abord être validé aussi bien par la conférence des présidents que par le Bureau permanent. Si cette explication s’avère fondée, le Premier ministre, Jean Ravelonarivo, et les membres du gouvernement qui l’ont accompagné à Tsimbazaza hier, n’ont donc pas été officiellement invités pour présenter le programme de mise en œuvre de la Politique Générale de l’Etat. En quelque sorte, l’Exécutif envisageait de faire un « forcing » pour que le PGE obtienne le feu vert du Parlement. Quoiqu’il en soit, une menace de crise institutionnelle plane actuellement sur le régime Rajaonarimampianina. Certainement, ce bras de fer entre le gouvernement et l’Assemblée nationale ne prendra fin tant que les députés n’obtiennent pas gain de cause. Sinon, le président de cette Institution, Jean Max Rakotomamonjy, n’aurait pas introduit cette revendication dans son discours d’ouverture de session. Pourtant, nul n’ignore que les bailleurs de fonds et la Communauté internationale suivent de près cette affaire. La bonne gouvernance constitue à leurs yeux une condition importante pour le déblocage des financements. Au lieu d’utiliser les 12 milliards d’Ariary pour assouvir les caprices des députés, il convient de résoudre les problèmes des milliers de sinistrés provoqués par les dernières intempéries.

Négociation. Aux dernières nouvelles, un nouveau rendez-vous entre l’équipe gouvernementale et la Chambre basse est prévu ce matin. La décision aurait été prise au cours de la réunion du Bureau permanent qui s’est tenue hier après-midi. Selon nos sources, le président Jean Max Rakotomamonjy a décidé de jouer le rôle du médiateur pour mener une négociation entre les deux « camps ». En tout cas, les députés ont déjà annoncé la couleur. Certes, un nouveau Premier ministre vient d’être nommé mais les pratiques ne changent pas pour autant à Tsimbazaza. Il faut « payer avant de… adopter ». Nommé le 14 janvier dernier, le Premier ministre, Jean Ravelonarivo, devrait présenter à l’Assemblée nationale son programme de mise en œuvre de la Politique Générale de l’Etat pour éviter d’être taxé de n’avoir pas respecté les dispositions constitutionnelles. Ces dernières prévoyant que le Premier ministre doit présenter son PGE un mois après sa nomination. Avec la situation qui prévaut actuellement à Tsimbazaza, aux yeux des observateurs, le Parlement actuel représente l’Institution la moins crédible depuis l’indépendance de Madagascar.

Davis R

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