Depuis l’annonce du FFKM que le président de la République va les libérer avant la fin de l’année, tous les yeux sont maintenant braqués sur les prisonniers politiques. Qui sont-ils et combien sont- ils exactement ? Le plus célèbre d’entre eux, bien qu’on ne lui reconnaît pas le statut de prisonnier mais est considéré aux yeux du public comme tel étant dépouillé de ses droits d’homme libre, est certainement Marc Ravalomanana. Il est jusqu’à présent officiellement en résidence fixe à l’ Amirauté de Diégo- Suarez. Ses partisans au Magro Behoririka se sont quelque peu inquiétés. Il a été dit qu’il sera acheminé à sa «résidence fixe » d’Antsiranana après le sommet à cinq au CC Ivato mais ils n’ont pas vu d’hélicoptère venir le chercher au point de se poser la question « où l’a-t-on amené ? ».
Menace et méfiance
Ses compagnons de galère ont tous obtenu une liberté provisoire. Après deux mois de détention Jean Marc Koumba et les quatre membres du personnel de l’Aviation Civile de Madagascar (ACM) seront en famille pour les fêtes de Noël et de fin d’année. Le suspense continue pour Marc Ravalomanana, dont le cas est entouré de beaucoup d’opacité. Le geste réconciliateur du président de la République est néanmoins attendu pour le libérer afin qu’il puisse retrouver sa famille pour les fêtes. La mouvance Ravalomanana, en particulier, ne pourra que lui être reconnaissante. Il faut dire que depuis le onze décembre dernier, la menace plane sur la majorité présidentielle. Des partis et des députés alliés ont changé de fusil d’épaule. L’émergence de nouveaux rapports de forces politiques à l’Assemblée nationale est à craindre. Les députés TIM qui restent fidèles à leur engagement ne sont pas moins sur le qui-vive. Ils espèrent le retour dans son foyer à Faravohitra de Marc Ravalomanana. La balle est dans le camp du Président de la République qui envisage la libération des prisonniers politiques avant la fin de l’année selon le communiqué du FFKM. Quoi qu’il en soit, rideau sur ce sommet à cinq où, au vu des résolutions, la politique l’a emporté sur le spirituel, en attendant la seconde rencontre du 13 janvier qui promet davantage avec un élargissement des participants aux forces vives reconnues par le FFKM. Des politiciens, défenseurs de la démocratie et des élections, se méfient de ce second round et des effets de la convention pouvant en résulter. Et ce, même si le FFKM reste pour le public, l’entité morale de confiance, le mieux placé de tous les réconciliateurs pour réussir la réconciliation nationale.
Zo Rakotoseheno