
La destruction effrénée de l’aire protégée du Menabe Antimena est la première cause ayant entraîné la menace qui pèse sur les microcebus Berthae.
« La situation est tout simplement honteuse pour nous Malgaches. Cet animal est le premier primate qui va s’éteindre en ce 21e siècle ». Propos pleins de regrets du Pr Jonah Ratsimbazafy, président du Groupe d’Étude et de Recherche sur les Primates et non moins président de la Société Internationale de Primatologie (SIP), sur la situation du Microcebus Berthae ou Microcèbe de Mme Berthe. En effet, ce plus petit primate du monde risque de disparaître à jamais si des mesures ne sont pas prises dans les plus brefs délais. Et la disparition, à vue d’œil, de la forêt sèche de l’aire protégée du Menabe Antimena en est la première cause avancée. Une situation qui met le pays dans une situation qui est loin d’être confortable si l’on en croit les explications du Pr Jonah Ratsimbazafy. Ce, dans la mesure où c’est la première fois dans l’histoire du monde qu’un Malgache occupe le titre de président de la Société Internationale de Primatologie. Mais également que le pays reçoit chaque année des financements en matière de conservation de la biodiversité. « Je ne sais pas vous, mais j’ai honte de cette situation », déplore le primatologue.
10%. L’entretien a également été l’opportunité pour le Pr Jonah Ratsimbazafy d’interpeller le gouvernement et les parties prenantes à trouver une solution pérenne et concrète aux feux de brousse et aux feux de forêts. « Si nous continuons ainsi, nous n’aurons plus de forêts dans 30 ans », lance le primatologue. « 30 ans, c’est demain et pour éviter que cela n’arrive, il faut prendre des décisions fermes et le plus tôt sera le mieux », renchérit notre interlocuteur. Les forêts de la Grande île se perdent d’année en année et le pays commence à se désertifier. Le cas de la région Androy en est une manifestation parfaite. Ce qui pourrait s’étendre dans les autres régions si l’on s’en tient toujours aux explications du Pr Jonah Ratsimbazafy. La destruction incontrôlée des forêts et des corridors forestiers continue de se faire dans la Grande île. Les mesures prises par les responsables étatiques ne semblent pas freiner le fléau du feu. À l’allure où vont les choses, la catastrophe risque d’être inévitable. Reste à savoir si des solutions concrètes vont être prises et appliquées comme il se doit.
José Belalahy