
Voir des petits mendiants, cela n’étonne personne et en chagrine quelques-uns, surtout les enfants, comme eux. En revanche, des quintuplés et de surcroît en bas-âge, nous n’en croisons pas tous les jours !
Depuis lundi, celle qui est apparemment la mère et ses « quintuplés », arpentent les rues et marchés d’Antananarivo pour faire la quête : d’Analakely à Alarobia, en passant par Antanimena et Ankorondrano, etc. Les guillemets sont appropriés, car les constats laissent perplexes quant au fait qu’il s’agit réellement des quintuplés. Liva, un passant les ayant croisés du côté d’Ambodivona, nous livre ses impressions : « A vue d’œil, je ne crois pas qu’il s’agisse de quintuplés, ne serait-ce que par leur physionomie, même s’ils sont habillés comme les jumeaux le sont d’usage. Je crains qu’ils soient « exploités » à des fins pécuniaires, pour susciter la compassion chez les passants, tentés pour se « soulager la conscience », de leur donner quelques monnaies. Je ne juge pas, mais il s’agit de mon ressenti personnel ». Le fait de ne pas avoir interviewé les principaux concernés relève d’un choix, dont nous nous réservons les raisons et la « souveraineté ».
Pauvreté. 80% des Malgaches vivent en dessous du seuil de pauvreté. Ce n’est plus une information pour personne, avec la banalisation des scènes de vie quotidienne, urbaines comme rurales, illustrant cette extrême pauvreté : « 4’mis » par-ci, bidonville par-là, avec tout ce que cela engendre de promiscuité, d’insécurité et d’insalubrité. Certes, des initiatives ont été et sont encore entreprises par divers acteurs pour remédier à cela, mais les faits sont encore là. De deux choses l’une –ou peut-être les deux ?- soit les initiatives, les méthodologies et les structures présentent des lacunes soit le problème réside dans la mentalité ou l’état d’esprit des principaux concernés et de leur environnement, englués dans l’assistanat d’un côté et le « tsindrio fa lavo » de l’autre.
Actions. Guérir le mal à la source, plus facile à dire qu’à faire quand il s’agit de problématiques socioculturelles. Quand le marché du travail est saturé, pourquoi ne pas en créer ? A l’instar des Etats-Unis dont l’économie est boostée par 23 millions d’entrepreneurs. Pour en revenir à nos moutons, si « les enfants constituent la première des richesses» (traduction littérale), il aurait fallu- pour ne pas se faire de l’argent sur leur dos- s’être préparé en amont pour préserver ce trésor et se battre pour leur offrir une vie décente : de l’amour, des soins, un toit et une éducation, etc. A défaut, opter pour le planning familial, mais là encore, les appréhensions et représentations culturelles reviennent au galop.
Luz R.R