
Les dirigeants religieux demandent à tout un chacun d’accepter d’être guidé par le Saint-Esprit en vue de pouvoir trouver une solution consensuelle à la crise actuelle.
Les politiciens vont-ils finalement accepter d’être guidés durant ce week-end par le Saint-Esprit, afin de trouver ensemble la solution à la crise politique actuelle ? Comme d’habitude, les chefs d’église du FFKM ont un message de pentecôte à passer aux Malgaches. Ce qui a été fait hier. En effet, dans leur lettre en date du 19 mai 2018, les Ranarivelo Samoela Jaona (EEM), Rakotonirina David (FLM), Irako Ammi Andriamahazosoa (FJKM) et Odon Arsène Razanakolona, prêchent l’union et la réconciliation en ces jours de pentecôte. « Que l’esprit de l’union et de la réconciliation nous anime en ces jours de pentecôte. », lancent les quatre prélats du Conseil des églises Chrétiennes de Madagascar. D’après eux, ils pressentaient la crise politique actuelle depuis la 40e assemblée du comité central du FFKM qui s’est tenue à Antsirabe. « La crise pré-électorale à laquelle nous sommes actuellement confrontés trouve son origine, entre autres dans la non-mise en œuvre des résolutions prises lors des assises nationales de la réconciliation basées sur les 4F (Fieken-keloka, Fibebahana, Fahamarinana, Fihavanana) », estiment les dirigeants religieux. Dans leur message de pentecôte, le FFKM demande à tout un chacun de se tourner vers Dieu et de persévérer dans la prière sous la conduite du Saint-Esprit.
Engagé dans le processus. Ces derniers jours, le Conseil des Eglises Chrétiennes de Madagascar ne se contente plus des déclarations bien faites et bien conciliantes. Les dirigeants religieux prennent en main la conduite de la réconciliation nationale en essayant de rapprocher les protagonistes en vue de trouver une solution concertée à la crise. Le FFKM a déjà écouté les deux camps adverses. Force est cependant de constater que, son intervention semble être court-circuitée par celle du CFM (Conseil du Fampihavanana Malagasy) et de la communauté internationale qui pilote une autre médiation depuis l’ambassade de l’Afrique du Sud à Ankorondrano. On ne parle plus ces derniers jours de la médiation du FFKM, basée à Ambohimanoro. Par contre, des politiciens font des va-et-vient à la nonciature à Ivandry et surtout à Ankorondrano. De l’autre côté, les médiateurs étrangers ont déjà quitté le pays. Quant à Joachim Chissano de la SADC, il reviendrait bientôt à Madagascar dans le cadre de la poursuite de sa médiation dont la première étape aurait échoué à cause du rejet des 73 députés de l’opposition. En tout cas, l’autorité morale que détiennent les quatre prélats du FFKM ne devrait pas être ignorée dans le processus de la médiation si on veut le faire réussir.
- R. Eugène