Lalao Ravalomanana reste une dame pleine de sagesse. Après avoir découvert à Antsiranana les conditions inacceptables dans lesquelles son mari élu par deux fois président de la République au cours de sa vie a été placé, le cœur de la mère en elle a parlé. Son message pathétique emprunt d’humilité a été lancé hier de sa résidence à Faravohitra. Elle a appelé les dirigeants, les églises, les diverses associations, la communauté internationale et le public malgache à prendre leur responsabilité. Le moment, déclare-t-elle, est venu de se rapprocher, de dialoguer, de se respecter entre Malgaches. C’est aussi l’occasion d’avancer vers la réconciliation nationale. Le moment est venu de s’entraider comme des frères sous l’impulsion du « fihavanana» qui est une valeur fondamentale pour chaque Malgache afin de développer notre pays. Car notre seul ennemi est la pauvreté.
Message réaliste
Le message de Lalao Ravalomanana n’est pas nouveau. Tous ceux qui ont voulu tendre vers la réconciliation nationale ont proposé le rapprochement, le dialogue, le pardon comme des solutions à la crise. Mais, les « ego » de certains n’ont jamais permis de progresser en toute sincérité et volonté vers ce but salvateur. Les intérêts particuliers, politiques, économiques et des affaires ont toujours prédominé et servi de prétexte pour étouffer l’intérêt général. Le « Fihavanana » a perdu de sa valeur et tout son sens. Lalao Ravalomanana en appelle à la prise de conscience dans son message qui correspond aux aspirations profondes de la majorité de la population. Il est opportun de commencer la réconciliation. Sans celle-ci, les ambitions de développement restent aléatoires. Les bailleurs de fonds rechignent à investir leur argent dans un pays où la stabilité est fragile. Certes, Madagascar a gagné la confiance de la communauté internationale avec l’élection démocratique d’un président de la république. Mais la paix politique et sociale reste à renforcer pour attirer les capitaux étrangers. Le chemin de la réconciliation nationale devient de plus en plus incontournable pour la réalisation des promesses présidentielles. S’il faut s’en tenir à la logique de Lalao Ravalomanana, le président Hery Rajaonarimampianina qui est le mieux placé de tous pour réussir la réconciliation et Marc Ravalomanana devraient se rapprocher, dialoguer et se respecter. Il devrait en être de même pour les adversaires politiques les plus farouches, Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana. Et ainsi de suite. L’apaisement qui en résultera grandira les chances du pays de résoudre tous ses problèmes et de réduire la pauvreté. Le moment est venu de se donner la main. A un moment aussi critique, Lalao Ravalomanana a raison de lancer son appel.
Zo Rakotoseheno