Certaines industries sont favorisées tandis que d’autres doivent faire face aux difficultés imposées par la conjoncture et l’environnement défavorable. C’est ce que des industriels malgaches nous ont confié, suite aux « mesures incitatives » accordées à Cementis qui veut quintupler sa production d’ici 2023. Alors que cette firme productrice de ciment met en avant un plan de développement basé sur un important investissement et une capitalisation des ressources locales, l’attention des autres industriels s’est concentrée sur les questions liées à l’énergie. En effet, François Lesquen DG du groupe Cementis a laissé entendre que les seuls hics pour le succès de ce plan concernent l’énergie et les permis miniers permettant d’améliorer l’accès aux matières premières. « Lors d’une négociation avec le président de la République, dans le cadre du programme Optima de la Jirama, il a été convenu que les industriels doivent subir une hausse des tarifs de l’ordre de 60%. Nous avons accepté car on ne peut fonctionner sans un accès à une énergie de qualité. C’est peut-être la seule solution pour résoudre le problème énergétique à Madagascar. Mais il y a quelques industries, qui se disent être sensibles, qui ne veulent pas payer. Pour nous, la Jirama a ses raisons. Il est normal que l’électricité de ceux qui ne paient pas convenablement leurs factures soit coupée », a martelé notre source. A noter que quelques groupements d’entreprises du secteur industriel se sont manifestés pour défendre l’intérêt de Cementis. Pour les autres industriels, il y a un manque d’équité, car toutes les industries traversent actuellement des difficultés et sont toutes sensibles. Pour l’opinion, des questions se posent sur le lien entre les faveurs accordées à Cementis, l’ouverture de son capital et le lancement en grande pompe du plan de développement de cette société.
Antsa R.