
Les réglementations en vigueur et les retombées des exploitations minières sont très peu connues dans le monde rural. Ne sachant que négocier, la communauté locale de Soamahamanina, région Itasy, a simplement refusé la tenue d’une consultation publique.
C’est un cas typique ! Les communautés locales dans les zones d’exploitations minières ou pétrolières ont tendance à traduire l’octroi de permis à des opérateurs étrangers, comme une vente de terrains, selon Eddy Rasolomanana, DG de l’Observatoire technique et des Opérations au sein du ministère auprès de la Présidence en charge des Mines et du Pétrole (MPMP). C’est ce qui s’est passé dans la Commune de Soamahamanina, district Miarinarivo de la région Itasy. D’après les autorités locales, il s’agit de malentendu et d’incompréhension. « Le permis d’exploration pour la carrière en question était au nom de la société Tanetilava, depuis 2006. Mais l’année dernière, celle-ci a cédé le permis à une société chinoise. C’est là que le problème a commencé. Le permis était en même temps transformé en permis d’exploitation, ce qui est une suite logique du processus. Le jeudi 4 février dernier, ces opérateurs chinois sont venus avec des responsables de l’ONE (Office national pour l’environnement), pour une consultation publique dans le cadre de l’étude d’impact environnemental. Mais la communauté locale a refusé de discuter, ne sachant même pas de quoi il s’agit. Ces opérateurs et ces responsables de l’Environnement sont repartis bredouilles », a expliqué le maire de Soamahamanina, Théophile Rabesahalasoa, lors d’une descente sur terrain de la délégation de l’Administration minière, mardi dernier.
Sensibilisation. En effet, même les autorités locales représentées par le maire et le député de Miarinarivo ne savaient pas comment peser les avantages et les inconvénients de ce projet d’exploitation d’or à Soamahamanina. Une séance d’information et de sensibilisation a été organisée, avec la présence de représentants de l’ANOR (Agence nationale de l’or), du BCMM (Bureau de cadastre minier de Madagascar) et des directeurs généraux du MPMP. « Aucune exploitation ne peut se faire, sans un commun accord avec la communauté locale. En contrepartie de cette activité, la commune où se trouve l’exploitation ou même l’exploration bénéficie d’une partie des frais d’administration minière versés par les compagnies, collectés par le BCMM et virés au compte de la Commune bénéficiaire ; de redevances et ristournes ; ainsi que des actions sociétales. L’une des raisons de la consultation publique concerne le recueil des attentes et des besoins de la population pour le développement, en contrepartie de l’exploitation minière. Ce sont des conditions qui font l’objet de négociations entre l’exploitant et la communauté locale », ont expliqué les membres de la délégation de l’Administration minière.
Antsa R.