Du simple profilage à la réquisition téléphonique en passant par les vérifications sur terrain, le quotidien des enquêteurs criminels auprès de la police judiciaire n’est pas une mince affaire. Ils sont aussi soumis à l’obligation de résultat, étant donné que toutes les affaires de crime sont suivies de près par toute une hiérarchie, que ce soit directement ou indirectement. Le manque de moyens est indiqué comme le premier blocage des investigations liées au crime à Madagascar. Ailleurs, il faudra juste accrocher l’appelant pendant une durée de deux minutes au téléphone et l’endroit d’où l’appel entrant provient est repéré. Une mallette permettant la triangulation des appels, emmenée partout par la division d’investigation, suffit pour. Ce qui est loin d’être le cas pour nos limiers. Et pour cause il faudra passer par le tribunal pour obtenir une autorisation de procéder à une réquisition téléphonique auprès de l’opérateur concerné. Ajouter à cela la lenteur de la procédure administrative pour comprendre pourquoi certaines affaires tardent à être élucidées et les criminels difficiles à trouver. Oui, il faut compter tout au moins une semaine si l’on a choisi d’adopter cette méthode. Ainsi les limiers préfèrent la pratique d’antan pour essayer de résoudre une affaire de la sorte : le profilage criminel. Il consiste à utiliser la base de données, parfois des albums photos, pour essayer d’identifier l’auteur. Une approche que bon nombre de personnes reprochent, surtout lorsqu’on est victime. A titre d’exemple, quand il y a attentat à la bombe à Tana, on arrête toujours le même groupe de personnes impliquées il y a plusieurs années. A un certain moment, leurs familles ont décidé de sortir du silence pour inviter les investigateurs à être plus sérieux dans l’exécution de leur métier. Tout cela pour dire que la pression hiérarchique et quelquefois politique, le manque flagrant de moyen et de ressources sont des paramètres qui bloquent parfois ce métier hors-du-commun. Mais nos limiers ne sont pas pour autant déçus, puisqu’être investigateur auprès d’une brigade criminelle est avant tout un signe qu’on figure parmi les élites.
D.R