Une gamme de tournevis, un fer à souder, un voltmètre, quelques pièces enlevées des téléphones usés, une vieille voiture qui sert d’atelier et ils font presque des miracles à Analakely. Ces réparateurs de téléphones mobiles pullulent au centre-ville sans pourtant s’acharner sur les clients. Ils ont déjà chacun leurs clients fidèles. Du changement d’écran à la réparation de la carte mère en passant par le changement des touches tactiles, ils sont justes incroyables. En quelques minutes, comme un tour de magie, le téléphone redevient comme neuf. Sur la question s’ils ont suivi ou non des formations spécialisées en électronique, leurs réponses sont divisées. « Oui, il faut quand même une base en la matière pour pouvoir exercer en toute quiétude ce métier. Pour mon cas, je suis diplômé en électrotechnique et par la suite j’ai fait beaucoup de recherches pour arriver à mon stade actuel. Autrement, le risque est toujours élevé car décortiquer des téléphones portables nécessite une certaine technicité » a expliqué Eric, la vingtaine mais déjà une référence sur place. Doda, un autre réparateur de téléphone, a avoué qu’il est autodidacte. « Mon oncle a fait le même boulot et j’ai beaucoup observé la manière dont il travaille. C’est de la sorte que j’ai pu maîtriser le dépannage électronique, essentiellement les téléphones mobiles » argue-t-il. A Analakely, bien que ce soient des « entreprises » concurrentes, les réparateurs s’entraident surtout quand il y a des opérations compliquées. Sur le plan commercial, la création de ces petits ateliers mobiles au centre-ville a généré un autre marché qui est la vente des pièces de rechange. Les sud-africains et les chinois ont senti l’affaire et sont les premiers à ouvrir leurs boutiques à Analakely et ses parages. Dans l’avenir, Eric, le jeune réparateur téléphonique, rêve de travailler dans une usine d’assemblage en téléphone. « Ce que les chinois et les indiens peuvent faire, je pourrais lancer le défi que ces réparateurs de téléphone à Analakely peuvent mieux faire. Dommage que les investisseurs n’y ont jamais pensé », explique-t-il avec un air désolant. Rien ne se perd, tout se répare, termine-t-il.
D.R