C’est une république exemplaire que le régime du président Andry Rajoelina veut instaurer. Cet idéal, beaucoup de Malgaches le partagent, mais le chemin pour y parvenir est très long. Les réticences manifestées par les députés à propos de la loi sur le recouvrement des avoirs illicites montrent que le nouveau pouvoir doit faire preuve de détermination pour mettre fin aux mauvaises pratiques ayant eu cours et ayant permis l’enrichissement de nombreux politiciens.
Mettre fin aux mauvaises pratiques des politiciens
La politique devrait être un moyen de servir et d’œuvrer pour le bien des citoyens. Jusqu’à présent, son rôle a été dévoyé et elle a été utilisée à Madagascar comme un instrument de puissance par ceux qui ont accédé au pouvoir. Les règles de droit ont souvent été bafouées, et cette situation a permis à des personnalités proches du pouvoir de se constituer d’immenses fortunes personnelles. Aujourd’hui, il est temps de rétablir la justice et l’équité qui doivent être le fondement d’un état soucieux de préserver ses citoyens. Le nouveau président a prôné durant la campagne électorale l’instauration d’une bonne gouvernance et d’une république exemplaire. Dés son installation, il a tenu un discours extrêmement ferme où le leitmotiv était « honnêteté et compétence ». Le Premier ministre qui a été nommé, a pris des mesures allant dans ce sens. La lutte contre la corruption a été une des directives adressées aux membres du gouvernement. Mais toute la structure qui est en place ne peut pas être changée tout de suite. La mentalité doit être différente. Le refus de voter la loi sur le recouvrement des avoirs illicites par les députés est un exemple de ce refus du changement. C’est un comportement révolutionnaire que le président Andry Rajoelina doit adopter pour faire avancer les choses. Le DG du SAMIFIN a dit que le dernier mot revenait au chef de l’Etat à propos du recouvrement des avoirs illicites. Ce dernier a le pouvoir de légiférer par ordonnance et il peut donc donner à l’Etat le moyen d’agir.
Patrice RABE