Depuis jeudi, des rumeurs circulaient à Maroantsetra selon lesquelles des individus projetaient d’attaquer la caserne de la gendarmerie locale. Ces personnes, originaires du fokontany Somisika, commune rurale d’Antakotako, ont finalement pris pour cible la prison de Maroantsetra. En effet, jeudi soir, un groupe s’est rassemblé devant l’établissement pénitentiaire, exigeant la vindicte populaire contre un jeune homme de 26 ans, inculpé pour le meurtre de sa femme.
En colère, ces individus ont incendié une petite maison servant de salle d’attente devant la prison. Face à cette escalade, les gardiens de la prison ont rapidement demandé des renforts. Gendarmes et policiers sont intervenus sur place et ont dû effectuer des tirs de sommation pour disperser la foule. Le calme a été rétabli dans la nuit de jeudi. Cependant, la tension persiste, car hier encore, ces mêmes individus continuaient de réclamer justice par leurs propres moyens. Les autorités locales ont tenté d’apaiser les manifestants, mais jusqu’à hier après-midi, des personnes rôdaient toujours aux alentours de la prison, augmentant la pression sur les forces de l’ordre.
Cette affaire prend racine dans un conflit familial. Le jeune couple impliqué, habitant dans le fokontany Somisika, traversait des difficultés conjugales. Ils avaient un enfant ensemble, mais la relation s’était détériorée au point où le couple s’était séparé pendant environ une semaine. Selon les informations recueillies auprès de la famille de la défunte, le crime aurait été motivé par une jalousie maladive du jeune homme, désormais principal suspect dans cette tragédie.
Le drame s’est joué dans la maison familiale où les gendarmes, alertés par les proches de la victime, ont trouvé le corps de la jeune femme. Elle gisait face contre terre, avec de profondes blessures causées par un objet tranchant au niveau des épaules, de la nuque et du visage. Ses bras portaient également des traces de coupures, preuve de la violence de l’acte. Après avoir commis l’irréparable, le jeune homme a pris la fuite avant de se rendre de lui-même à la brigade de la gendarmerie de Maroantsetra dans la nuit de mercredi à 21 heures.
Suite à son arrestation et après enquête, il a été inculpé et placé en détention provisoire. Cependant, cette mesure judiciaire n’a pas suffi à apaiser la colère des proches de la victime, qui réclament désormais une justice expéditive.
Pour l’instant, la situation est sous contrôle grâce à l’intervention des forces de l’ordre. Toutefois, la tension reste palpable à Maroantsetra, et les autorités redoublent d’efforts pour éviter que la situation ne dégénère à nouveau. Les discussions avec les manifestants se poursuivent, tandis que la sécurité autour de la prison a été renforcée pour prévenir tout autre débordement.
Yv Sam
