
Le procès de l’affaire portant sur le meurtre de l’activiste de la protection de l’environnement Henri Rakotoarisoa est prévu ce jour au tribunal de première instance d’Ambatolampy. La tenue de cette audience est fortement attendue par les organisations de la société civile (OSC) qui réclament l’application d’une peine sévère aux accusés. Pour rappel, le militant écologiste de 70 ans a été retrouvé mort assassiné le 2 juin 2022 dans la forêt d’Ankazondandy-Beparasy. Ayant pris connaissance de ce crime, tous les protecteurs de l’environnement se sont mobilisés pour demander l’arrestation immédiate de ceux qui l’avaient commis. Les forces de l’ordre étaient sur le point de lancer leur enquête quand 35 personnes, se déclarant être responsables, se sont rendues aux autorités. Ils ont avoué avoir infligé une vindicte populaire à Henri Rakotoarisoa. Arrêtés, ils ont été déférés au parquet le 17 juin. 7 d’entre eux ont été placés sous mandat de dépôt. Tandis que les 28 autres ont bénéficié de la liberté provisoire en attendant leur procès.
Martyre de l’environnement. Vendredi dernier, les OSC ont rencontré la presse pour manifester leur souhait de voir une justice équitable dans cette affaire. Dirigeant la conférence, le président de l’ONG Alliance Voahary Gasy, Ndranto Razakamanarina, a rappelé que la victime était le président du « Vondron’olona ifotony » ou organisation de la communauté de base pour la protection de l’environnement VOI MAILO. Elle a beaucoup milité pour la préservation de la forêt de transition d’Ankazondandy Beparasy située entre Moramanga, Manjakandriana Andramasina. Face à l’exploitation illicite de cette zone forestière, Henri Rakotoarisoa avait lancé des alertes pour lutter contre cet acte dévastateur. Des actions qui l’avaient amené en prison en septembre 2021. Les exploitants illégaux l’avaient accusé de trouble à l’ordre public. Malgré cela, il n’a pas baissé les bras. Lui et les autres membres du VOI Mailo ont déposé une requête pour le transfert de gestion pour la préservation de cette forêt de près de 2 000 hectares quand ce meurtre a été commis. La direction régionale de l’Environnement et du dévéloppement durable de Moramanga est en train d’entamer le processus de validation du zonage dans cette forêt quand ce meurtre est survenu. En effet, ces meurtriers seraient les réfractaires à ce projet. C’est pourquoi, le président de l’Alliance Voahary Gasy a qualifié feu Henri Rakotonirina de martyre dans sa lutte pour la protectection de l’environnement.
Prison à perpétuité. Compte tenu de ces faits, les OSC souhaitent l’application de la peine de prison à perpétuité pour les auteurs de cet assassinat. Puisque cette affaire revêt une forme d’harcèlement des lanceurs d’alerte, leur non protection et la tergiversation dans les prises de décisions, les OSC exhortent le président de la République à honorer le « velirano » n°10 sur la gestion durable des ressources naturelles ainsi que le « velirano » n°3 sur la lutte contre la corruption et l’établissement d’une justice équitable étant donné que les criminels environnementaux, dans la majorité des cas, n’écopent pas de la peine qu’il mérite. Les dossiers sur les affaires environnementales ne sont pas souvent complètement traités. Les auteurs de crimes environnementaux sont souvent relaxés ou bénéficient de la peine minimale. Les OSC ont relancé leur appel sur la nécessité de la mise en place d’une loi protégeant les lanceurs d’alerte.
T.M.
Ils ont tué gratuitement un innocent, qui plus est protecteur de la nature, un homme parfait ! et comme il n’y a pas de peine de mort à Madagascar ces gens (des sauvages) doivent êtres jugés et condamnés à perpétuité, au moins cela fera réfléchir les autres, si ce Gouvernement veut vraiment faire respecter la Loi, et surtout protéger l’environnement, il faut taper fort là ! si jamais ces gens ne bénéficient que de peines moindres, cela voudra dire que la corruption existe vraiment et qu’il n’y aura jamais d’améliorations à Madagascar !