On peut dire que le régime ne renonce jamais et quand il s’est fixé un objectif, il n’en dévie jamais. Il a changé plusieurs fois son fusil d’épaule et a adapté sa démarche aux, réactions provoquées par ses tentatives de révision de la Constitution. Aujourd’hui, il a préparé un projet de loi sur l’élection présidentielle qui provoque déjà des remous avant sa présentation officielle.
Tentative de garder l’emprise sur l’Etat
A Madagascar, nous avons aussi des lanceurs d’alerte. L’un d’entre eux a fait circuler sur les réseaux sociaux le texte du projet de loi organique relative à l’élection du président de la République. A sa lecture, tous les internautes ont multiplié les commentaires ironiques sur la posture que va adopter le président candidat. L’équipe qui l’entoure avait déjà lancé l’idée d’une révision de la Constitution et à la suite des fortes réticences de la communauté internationale, elle avait abandonné le projet. Poursuivant sa logique, elle a décidé d’installer à la présidence du Sénat l’un des hommes forts du HVM qui remplacerait le président candidat à la tête de l’Etat comme le prévoient les textes. Cependant, la société civile et les partis politiques ayant accepté une concertation sur les modifications du code électoral ont décidé d’avancer des propositions. Mais le gouvernement, après avoir feint d’accepter, a préparé un projet de loi qui a été discuté et adopté en conseil des ministres. Le Premier ministre, devant les protestations des membres de la société civile, a redit sa volonté d’établir une large concertation. Mais personne n’ayant eu accès à ces textes, les observateurs ont commencé à parler de la politique du fait accompli du régime. En effet, ces projets de loi seront présentés à l’Assemblée pour être discutés et soumis à l’approbation des députés sans être modifiés. Aujourd’hui, la diffusion du document sur les réseaux sociaux permet de voir quelle stratégie va adopter le régime pour garder l’emprise sur l’appareil d’Etat pendant l’élection présidentielle. Les analystes ont commencé déjà leur travail et ils vont le continuer dans les jours à venir pour éclairer l’opinion.
Patrice RABE



