La préfecture maintient la vigilance dans la ville d’Antananarivo et annonce des mesures à l’encontre de l’émission « Miara-manonja ».
Des mesures seront prises à l’encontre de l’émission « Miara-manonja », a annoncé le préfet de police d’Antananarivo, Angelo Ravelonarivo. L’émission est accusée d’« incitation à la haine et trouble à l’ordre public », poursuit-il. Cette déclaration de la préfecture risque de réduire davantage la marge de manœuvre de l’émission et, par ricochet, de l’opposition qui a beaucoup misé sur l’influence de cette production pour mobiliser ses partisans. Samedi dernier, celle-ci a déjà subi les revers des moyens déployés par l’Etat qui la contraint d’avorter la mobilisation en vue de la tenue d’un rapport parlementaire sur la Place du 13 mai.
Critiques. Près de 3.000 éléments de l’état-major mixte opérationnel suffisamment équipés ont été mobilisés durant la journée de samedi. Un dispositif impressionnant qui a attiré la foudre des critiques les plus acerbes de l’opposition qui y voit une mesure digne d’une « dictature ». Pourtant, il s’agit de la mise en œuvre d’une « mesure légale dans le cadre de la police administrative » se défend le préfet de police d’Antananarivo. C’est « un acte préventif et non répressif », a soutenu Angelo Ravelonarivo pour répondre à l’accusation de l’opposition.
Nouvelle stratégie. Les autorités n’ont pas hésité à partager leur réjouissance après la journée de samedi dernier. « Aucun affrontement n’a eu lieu, ni une perte de vie humaine n’a été enregistrée », a affirmé le général Andry Rakotondrazaka, commandant de la circonscription régionale de la gendarmerie nationale à Antananarivo. Pourtant, dans le camp de l’opposition, on compte changer de fusil d’épaule après l’événement de samedi. Sur les ondes de « Miara-manonja », le député Fidèle Razara Piera a toujours rassuré ses partisans qu’une nouvelle stratégie sera adoptée pour « lutter contre la dictature qui s’installe ».
Consignes. L’opposition ne compte pas lâcher prise. Mais les députés restent toutefois silencieux sur les nouvelles options qu’ils tenteront pour essayer de tenir en haleine le régime. Samedi dernier, ils ont déjà appelé le ralliement de leurs partisans pour les « prochaines étapes » de leur démarche. « Il faut dès à présent suivre les consignes sur les ondes de Miara-manonja et les réseaux sociaux », a annoncé hier le député Fidèle Razara Piera. Quoiqu’il en soit, la manifestation politique sur le centre-ville « ne sera pas autorisée », a averti déjà le général Andry Rakotondrazaka.
Rija R.