
L’ariary continue sa tendance à la dépréciation par rapport aux deux devises pivots que sont l’euro et le dollar. Mais la descente est relativement supportable
A 4.332,34 ariary l’euro et 3.851,50 ariary le dollar, hier sur le marché interbancaire des devises, la monnaie malgache poursuit sa dépréciation constatée depuis le début de cette année, et renforcée depuis la pandémie de Covid-19.
Moyenne annuelle. Au début de cette année, l’euro était encore à 4.059,25 ariary et le dollar à 3.636,95 ariary. En somme l’ariary a perdu respectivement 273 points par rapport à l’euro et 241 points par rapport au dollar en l’espace d’un peu plus de six mois. Cette progression devrait se maintenir sur le reste de l’année. Du moins si l’on tient compte de la prévision du document de performance de la loi de finances rectificative 2020, concernant l’évolution de la parité USD/Ariary. « Le cours de change USD / Ariary devrait se maintenir sur une moyenne annuelle de 3. 707,7 Ariary, comme initialement fixé dans la LFI 2020 et suivant les fluctuations possibles au cours des mois à venir. Cet optimisme est permis malgré le choc subi par Madagascar suite à la propagation du Covid-19 dans le monde et aux mesures prises par le gouvernement ,afin d’endiguer la pandémie et de soutenir l’économie »
Stabilité relative. Considérée par les auteurs de la LFR comme une « stabilité relative de l’ariary sur l’ensemble de l’année », cette tendance s’explique notamment par la baisse de la sortie de capitaux due à la crise sanitaire. « La perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales (notamment en provenance de la Chine) entraîne une paralysie des échanges internationaux. A cela s’ajoute la baisse des cours du pétrole et des matières premières, impactés par la contraction de la demande, permettant de réduire les factures relatives aux importations. Dans ce contexte, le niveau des exportations et importations est amené à baisser drastiquement. Compte tenu de leurs poids dans la balance des biens et services, les importations en valeur subiront une contraction plus importante que celle des exportations. En conséquence, le déficit de la balance des biens et services devrait s’améliorer de -106.9 millions de DTS par rapport aux prévisions initiales, permettant de limiter les besoins en devises étrangères, et donc les sorties de capitaux ».
L’autre facteur évoqué pour ce maintien de l’ariary à un niveau raisonnable se situe au niveau du moratoire de la dette dont a bénéficié Madagascar de la part de ses créanciers publics bilatéraux (pays du G20) et multilatéraux (FMI). En effet, « ce gel de la dette permettra également de réduire les paiements envers l’extérieur , et de réduire ainsi les sorties de devises. A cela s’ajoute la hausse des aides extérieures qui sont sources de devises. En somme, même si l’ariary va encore continuer à se déprécier, ce sera probablement à un niveau supportable.
R.Edmond.