Après une fin d’année assez difficile, l’ariary semble reprendre de la vigueur en ce début 2019. L’espoir d’une embellie est permis.
Une clôture plutôt encourageante pour l’avenir. C’est ce que l’on peut dire de la séance du marché interbancaire des devises (MID) d’hier où l’ariary retrouve peu à peu sa compétitivité par rapport aux devises de référence.
Gain. Après avoir été au- dessus de la barre des 4000 ariary, l’euro était échangé, hier à 3.975,16 ariary. Plus précisément, l’ariary a gagné 145 points en un mois, puisque en début décembre 2018, la monnaie européenne était encore à 4.120 ariary. Même topo pour le dollar qui était à 3.473,16 ariary hier contre 3.620,67 ariary en décembre 2018, soit un gain de 147 points en un mois. En somme l’ariary est de nouveau sur le chemin de l’appréciation aussi bien par rapport à l’euro qu’au dollar. Cette reprise s’explique, entre autres par les recettes en devises, provenant des filières à l’exportation comme le litchi et la vanille. Cependant comparé aux taux de change du début de l’année 2018, l’ariary est encore en situation de dépréciation. L’euro par exemple était à 3.873 ariary en début janvier 2018 (contre 3.975,01 hier) et le dollar à 3.220 ariary en début janvier (contre 3.473,16 ariary hier).
Déficit commercial. Cette dépréciation tire notamment son origine de la situation des comptes extérieurs marqués l’année dernière par une balance des paiements du pays qui s’est légèrement détériorée. D’après une récente note de conjoncture publiée par la Banque centrale, cette tendance s’explique par le creusement du déficit commercial. « Sur les dix premiers mois de 2018, le gap commercial représente 4,8 pour cent du PIB, contre 3,8 pour cent sur la même période en 2017. En effet, l’accroissement des exportations (+5,6 %) n’a pas pu compenser celui des importations qui était beaucoup plus élevé (+7,9 %). Les principaux produits ayant tiré ces importations à la hausse ont été les importations d’énergie (+23,8 %), de riz (+13,5 %), de biens de consommation (+12,0 %), de matières premières (+9,8 %). Il eut également les importations de la Zone franche (+9,6 %) et celle de biens d’équipement (+4,3 %). Pour les exportations, la croissance a été notamment tirée par la vanille (+21,0 %), le cobalt (+29,8 %) et le nickel (+11,6 %). Il convient de noter que les exportations de la Zone franche se sont repliées de 5,2 pour cent. Néanmoins, les avoirs bruts de BFM se sont renforcés, mouvement essentiellement attribuable au déblocage des aides et prêts budgétaires. L’encours des réserves de change de BFM a représenté 3,8 mois d’importation de biens et de services non-facteurs à fin octobre 2018, contre l’équivalent de 3,5 mois à la même date en 2017 ».
Disparité. Cependant, et d’après toujours la Banque centrale, cette évolution des transactions au niveau du MID ne reflète pas le sens et l’ampleur des mouvements de biens. « Les demandes d’achat de devises ont augmenté plus fortement que les importations, tandis que les offres provenant des recettes d’exportation ont sensiblement diminué. En effet, sur la période allant de janvier à octobre, les achats de devises pour importation d’énergie ont augmenté de 22,0 pour cent entre 2017 et 2018, tandis que les cessions de devises provenant de l’exportation de vanille ont diminué de 20,0 pour cent ». Cette disparité entre l’évolution des transactions sur le MID et les mouvements commerciaux explique, en partie, la tendance à l’éloignement des taux de change nominaux observés ces derniers temps par rapport à leurs niveaux d’équilibre dictés par les fondamentaux macroéconomiques du pays.
R.Edmond.