La réaction vigoureuse du monde de la presse a porté ses fruits. Les députés ont voté le report du vote du code de la communication comme l’avaient demandé les journalistes venus avant-hier à Tsimbazaza. Un grand nombre d’entre eux n’a pas osé franchir le Rubicon et a choisi de rester en accord avec leur conscience. Certes, le problème n’a pas été résolu et le projet de code est toujours là. Mais, au moins, il sera le sujet de beaucoup de débats qui vont être médiatisés. On ne peut pas penser à un subterfuge pour faire baisser la tension quitte à trouver un moment plus favorable beaucoup plus tard pour faire passer la loi comme une lettre à la poste. Néanmoins, les journalistes ont prouvé depuis le début de cette semaine qu’ils ne se laisseront pas faire car l’enjeu est crucial. Il s’agit d’empêcher la presse de faire librement son travail. Cette décision d’ajourner ce vote permet de ne pas alourdir encore plus une atmosphère déjà viciée par l’enquête sur l’attentat de Mahamasina. L’opinion est déjà passablement irritée par l’opacité qui règne dans cette affaire. Pour l’instant, aucune piste sérieuse n’a été dévoilée et la crainte de voir cette affaire rester sans suite comme beaucoup d’autres du même genre dans le passé commence à poindre. Les morts et les nombreux blessés de cet acte ignoble qui ne sont que des civils innocents accentuent encore plus la pression qui s’exerce sur les autorités, soumis à une obligation de résultat. Le retentissement de cet événement macabre sur le plan international a grandement nui à la réputation de Madagascar qui a rejoint le rang des pays victimes du terrorisme. Les conséquences ne se sont pas faits attendre puisque de nombreux touristes ont annulé leur voyage chez nous.
Le terrorisme frappe à Ankara. Sur le plan international, c’est encore et toujours le terrorisme qui domine l’actualité. La semaine a été marquée par l’attaque de trois terroristes à l’aéroport d’Ankara en Turquie. Ces trois « kamikaze » ont tiré sur la foule dans le hall de l’aérogare avant de se faire exploser. Le décompte macabre des victimes fait comme toujours froid dans le dos : 41 morts et 289 blessés ont été dénombrés et ils appartiennent à de nombreuses nationalités. Le premier ministre turc a tout de suite attribué cet attentat à DAECH qui ne l’a d’ailleurs pas revendiqué. Les condamnations ont été unanimes et le gouvernement turc a reçu le soutien de tous les pays occidentaux.
Les suites du « Brexit ». Dix jours après le vote historique qui a entraîné la sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne, les sujets de sa majesté la reine Elisabeth II sont comme tétanisés. Ils ne mesurent pas encore toutes les conséquences de « Brexit ». Les partenaires de la Grande-Bretagne se sont pressés de le leur faire savoir et les ténors de l’Union Européenne ont demandé d’accélérer cette sortie. Le Premier ministre David Cameron a courageusement assisté à la réunion qui s’est tenue à Bruxelles et il a prononcé un discours très digne au parlement européen. La sortie ne sera effective que dans deux ans car sa mise en place est complexe.
L’Euro 2016 continue de passionner les amateurs de football. La compétition a réservé des surprises. Certaines équipes supposées favorites comme l’Espagne et l’Angleterre ont été battues. Ce week-end, on connaîtra les noms des demi-finalistes.
Les députés malgaches n’ont finalement pas franchi le Rubicon et ont empêché les extrémistes de l’Assemblée de faire passer le vote du code de la communication. Son ajournement ne signifie pas qu’ils ne reviendront pas à la charge, mais au moins, ils n’auront pas réussi à réunir une majorité à leur cause.
Patrice RABE