Les Barea sont toujours un facteur d’union ou de déchirement dans le contexte de crise que traverse le pays actuellement. Après les 18 mois difficiles traversés par la Grande île durant l’épidémie de Covid-19, le football pouvait mettre du baume au moral de ses habitants. L’équipe nationale qui les avait enthousiasmés lors de la CAN 2019 était de retour et pouvait se lancer dans une nouvelle aventure. Ce sont les éliminatoires de la Coupe du Monde 2022 qui donnent l’occasion à nos compatriotes de rêver à de nouveaux exploits de leurs Barea. Après la déconvenue enregistrée l’année dernière, il était nécessaire de repartir sur de nouvelles bases. Un nouveau coach, Eric Rabesandratana, a été nommé et il a, dès le départ, voulu donner une nouvelle impulsion aux joueurs de l’équipe nationale. Le programme qu’il a présenté tenait la route, mais après le regroupement du mois de juin, il a dû renoncer à tous les rendez-vous qu’il avait cochés dans son agenda. Aucun rassemblement de joueurs n’a eu lieu et aucun match amical n’a été conclu. C’est dans ce contexte qu’il a retrouvé ses joueurs avant le premier match des éliminatoires de la Coupe du Monde 2022. Les querelles entre le ministère de la Jeunesse et des Sports et la Fédération malgache de Football n’ont pas arrangé les choses. La décision de la CAF d’autoriser la présence de 10 000 spectateurs a été un grand soulagement pour tout le monde. Les Barea ont donc pu jouer devant de nombreux supporters, mais ils ont été battus. Les spécialistes conviennent cependant qu’il ne faut pas les condamner tout de suite et qu’ils ont une marge de progression appréciable. Il s’agit d’un groupe qui doit se bonifier avec le temps. La prochaine échéance est cette confrontation avec la Tanzanie, lundi prochain. Il est nécessaire de ne pas les tarabuster et de laisser leur coach travailler en toute sérénité. La réussite de l’équipe ne se dessinera qu’après un temps suffisant de maturation. Le déplacement du chef de l’État en France a été plus ou moins éclipsé par cette actualité footballistique, mais tout le monde attend d’en connaître les retombées.
Sur le plan international, la question afghane est toujours d’une actualité brûlante. L’évacuation des ressortissants occidentaux et des nombreux Afghans désireux de quitter le pays après l’installation des Talibans au pouvoir crée un véritable malaise aux États-Unis et en Europe. Ce départ est ressenti comme une défaite par les opinions publiques de ces pays. Le président Joe Biden a eu beau justifier le retrait américain et dire qu’il était nécessaire, un nombre croissant d’Américains lui reprochent son attitude. Sa chute dans les sondages est spectaculaire et certains occidentaux, déçus, disent qu’il est aussi rigide que son prédécesseur et qu’il reste un Américain soucieux des intérêts de son pays avant tout.
La pandémie est toujours présente et même si elle paraît reléguée au second plan dans les sujets d’actualité traités par la presse internationale, il y a un certain contraste entre la situation dans les pays occidentaux et certaines nations asiatiques. Dans les pays européens, les autorités sanitaires ont réussi à maîtriser la progression du variant Delta grâce à une campagne de vaccination efficace. La France est dans ce domaine exemplaire. Le chiffre de cinquante millions de vaccinés sera bientôt atteint à la fin du mois de septembre. Le pass sanitaire ne pose plus que des problèmes mineurs.
Les amoureux du football dans la Grande île ont connu une véritable déception jeudi dernier, mais la tristesse ne devrait faire que passer car les Barea, même s’ils ont failli, restent toujours perfectibles. C’est au niveau extra sportif que les problèmes doivent être réglés une fois pour toutes. C’est une querelle d’egos entre l’État et la fédération qui est en train d’hypothéquer l’avenir du football malgache.
Patrice RABE