A l’approche de Noël et du nouvel an, les Malgaches ne ressentent pas cette allégresse qui les envahissait les autres années. La conjoncture actuelle ne s’y prête pas précisément. Les conditions économiques ne leur permettent pas de penser à faire la fête. Leur niveau de vie s’est beaucoup dégradé et ils vont devoir encore se serrer la ceinture. Le climat politique est, lui aussi, vicié après des élections municipales qui ont été truffées d’anomalies. La victoire déjà annoncée des candidats de la plateforme présidentielle suscite la colère de l’opposition qui a déposé des requêtes devant le tribunal administratif. Cette dernière a décidé d’utiliser des arguments juridiques pour contester la légalité de ces élections. Ces derniers jours de l’année devraient cependant se passer dans une relative sérénité, la trêve de Noël et du nouvel an étant sacrée. Mais nul ne sait ce qui se passera après. Le retour des coupures de courant est venu perturber ce semblant de quiétude qui s’était installé. Les clients de la jirama qui ont été pris au dépourvu ont exprimé leur colère. Les explications fournies par les responsables de la société d’État ont, quelque peu, tempéré leur indignation. Comme d’habitude, ce sont des raisons techniques qui perturbent l’alimentation du réseau interconnecté d’Antananarivo. Le chef de l’Etat qui a procédé au lancement de la construction de la centrale hydroélectrique de Ranomafana a demandé aux Malgaches de prendre leur mal en patience.
C’est une atmosphère de libération qui règne en Syrie depuis l’effondrement du régime de Bachar Al Assad. Aucune des puissances tutélaires de ce grand pays n’avait vu venir ce changement radical de situation. L’offensive des rebelles a certes pris de court le dictateur, mais elle ne pouvait que réussir car elle avait été préparée soigneusement et depuis longtemps par leurs stratèges. Les alliés du raïs l’ont complètement lâché. La Russie de Vladimir Poutine est, pour le moment, beaucoup plus préoccupée par sa guerre avec l’Ukraine de Volodimir Zelinsky. L’Iran a vu ses proxys libanais totalement défaits par Israël. La population syrienne a l’impression de revivre. Elle découvre l’horreur des prisons du régime qui abritait des dizaines de milliers d’opposants, torturés et même laissés pour mort. Les parents des victimes errent d’un endroit à un autre à la recherche de ceux qui ont survécu. Le chef des rebelles, Abou Mouhammad Al Joulani, a affirmé que le pays était épuisé et qu’il n’y aurait plus de guerre. Cependant, des combats continuent d’opposer certaines factions et font des centaines de morts, mais dans l’ensemble, la volonté du peuple syrien de tourner la page ne souffre aucune discussion. Les Etats-Unis, la Russie, l’Iran et la Turquie sont obligés de se concerter pour rétablir un certain équilibre régional.
L’Ukraine et la Russie ne sont pas prêtes à établir un véritable cessez-le-feu. Vladimir Poutine et Volodimir Zelinsky attendent l’investiture de Donald Trump pour engager de véritables négociations. Sur le terrain, l’offensive russe continue de plus belle et est peu économe en vies humaines. Les bombardements opérés par les forces des deux camps se multiplient.
En France, après sa nomination au poste de Premier ministre, François Bayrou découvre la complexité de la situation politique actuelle. Il multiplie les rencontres avec les chefs de partis et n’arrive pas à trouver la formule idéale pour former un gouvernement accepté par tous. Il affirme cependant que la nomination de ses membres aura lieu avant Noël. Il doit aussi se préoccuper du devenir de l’île de Mayotte, durement éprouvée par le cyclone Chido.
Les fêtes de fin d’année ne se déroulent pas dans une atmosphère de liesse, la conjoncture ne le permettant en aucune manière. Les Malgaches seront peu nombreux à réveillonner. Ils passeront Noël et la St-Sylvestre en famille. Ce sera une fête simple et sans aucun artifice.
Patrice RABE
