Le tour d’horizon de la semaine ne peut pas faire l’impasse sur le conflit ukrainien qui, sans le talent de ce président comédien… serait tombé dans l’indifférence. La simple opération militaire initiée par Poutine a changé de nature puisqu’elle est devenue, malgré lui, en guerre d’annexion seulement. Oui, parce que Kiev n’est pas tombé et le régime n’est pas devenu un « ami » du Kremlin. Au contraire, l’ennemi héréditaire depuis un siècle s’est relevé de sa torpeur, avec cette Otan revigorée. Le gaz naturel et le blé raréfiés seront résolus, tôt ou tard, mais le Donbass et les Etats de l’Est de l’Ukraine resteront pour longtemps, propriétés de Moscou. Son œil n’est pas près de se fermer.
En attendant, l’Afrique est revenu 50 ans en arrière, avec ses guerres ou ses révolutions de libération et Wagner va revêtir son uniforme officiel celui de la Fédération de Russie.
Un point d’actualité est aussi venu crever les écrans des téléviseurs du monde entier. Nous voulons parler de ce massacre dans une école aux Etats-Unis par un malade mental. C’est devenu, hélas, viral tant que la liberté du port et donc d’utiliser d’armes est inscrite dans la constitution américaine. Pour peu qu’un dévié mental ou un défenseur acharné de la liberté individuelle peut s’approprier librement d’un fusil létal, ce genre de massacre va toujours continuer. Imaginons un peu ce qui se passerait chez nous à Madagascar si la même chose était permise.
Au pays, comme depuis 2009, la bipolarité de la scène politique se perpétue, les tentatives d’y échapper existent mais elles ont du mal à émerger tant sont forts dans l’opinion les charismes de Ravalomanana et de Rajoelina au détriment des jeunes qui voudraient avoir leurs places au soleil. A moins d’une révélation de dernière heure, on ne voit pas pointer à l’horizon cette perspective. Pendant ce temps, les inaugurations de première ou de dernière pierre s’égrènent et en face, les remobilisations de militants ou de sympathisants vont en s’amplifiant. Et la tension politique ne fait que débuter.
Puis, ce circulaire du ministère des Affaires Étrangères qui restreint, à vrai dire, les velléités de sorties de territoire, surtout des jeunes du pays. Une incompréhension s’instaure par rapport à cette décision, parce que voyant leur avenir bouché faute de travail et de possibilités d’ascension sociale, ils alimentent un bouillon de culture de révolte sociale, est-ce que les tenants de cette décision en sont conscients ?
Déjà, toute la population ne sait plus à quel saint se vouer avec cette hausse galopante des prix, au point qu’elle est devenue fataliste et ne grinche plus en faisant ses emplettes. « Même les feuilles de brèdes qui ne viennent pas pourtant d’Ukraine ne sont plus à la portée des ménagères » se plaint une mère de famille.
L’Ukraine, pays, auparavant, inconnu du Malgache est aujourd’hui sur ses lèvres, non pas que ce pays soit en guerre, mais il sait maintenant qu’il exporte de grandes quantités de blé, de maïs, d’huile… et que la situation actuelle affecte son quotidien. Quand faute de riz, on se contente de misao mais voyant que sans blé ukrainien on ne peut plus avoir des nouilles c’est la désolation.
Ce mois de mai a été long se lamente-on, mais juin, juillet avec le froid qu’ils amènent ne s’annoncent pas non plus gais.
M.Ranarivao